Souveraineté numérique : l’autre front des armées françaises
Enfin, la blockchain émerge comme une technologie stratégique. Grâce à sa capacité à stocker des données de manière immuable, elle garantit une traçabilité totale et renforce la cybersécurité. Utilisée comme registre distribué, elle permet d’authentifier des opérations logistiques, de tracer les chaînes d’approvisionnement ou encore de sécuriser les échanges d’informations sans passer par un centre de contrôle unique. Des expérimentations sont en cours pour l’intégrer dans les processus de maintenance ou la protection des identités numériques interarmées.
La transformation numérique des armées françaises repose avant tout sur une dynamique collective. Grands groupes industriels et start-ups sont mobilisés. Toutefois, la France reste en retard par rapport à des puissances comme les États-Unis, la Chine ou Israël, qui investissent depuis longtemps dans l’IA militaire.
En 2019, Florence Parly, alors ministre des Armées, insistait déjà sur la nécessité de bâtir « une IA performante, robuste et maîtrisée, pour ne jamais être dépassé par l’ennemi ». Le ministre actuel, Sébastien Lecornu, souligne que l’enjeu ne se limite pas à la seule performance technologique : il s’agit avant tout pour la France de « maîtriser souverainement ces technologies pour ne pas dépendre des autres puissances. »
Auteur : tanguy.morel@ihedn.fr
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