Guerre en Ukraine : « Tous ces surplus doivent être détruits »… Nouvelle condition à un cessez-le-feu, la Russie exige que Kyiv détruise toutes ses armes occidentales
Des propos qui reflètent les exigences maximalistes présentées par Moscou dans son « mémorandum de paix »…
La Russie durcit sa position dans le conflit en Ukraine. Dans une interview accordée au quotidien d’État Izvestia et publiée le 16 juin, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Alexandre Grouchko, a déclaré que Moscou entend désormais exiger la destruction complète des armes fournies par les pays occidentaux à l’Ukraine comme condition préalable à tout accord de cessez-le-feu.
« Tous ces surplus doivent être détruits. Tous les mécanismes internationaux sont connus. Ils doivent être réduits, éliminés et soumis à des garanties », a-t-il expliqué, sans fournir de précisions supplémentaires.
Des conditions « inacceptables » pour l’Ukraine
Cette nouvelle exigence s’ajoute à celles déjà formulées par la Russie dans son « mémorandum de paix », présenté lors des récentes négociations russo-ukrainiennes à Istanbul, le 2 juin. Ce document impose notamment à Kyiv de reconnaître l’annexion de la Crimée ainsi que celle des régions de Kherson, Donetsk, Zaporijia et Louhansk, actuellement occupées par les forces russes. Il exige également le retrait des troupes ukrainiennes du front et leur démobilisation totale.
Moscou justifie cette nouvelle condition en invoquant les risques liés à la prolifération des armes. Selon Alexandre Grouchko, l’aide militaire occidentale menace non seulement la Russie, mais aussi l’ensemble du continent européen, en raison des risques de détournement vers le marché noir.
« C’est insensé de voir à quel point certains responsables politiques occidentaux agissent avec imprudence en continuant de saturer la région en armements », a-t-il déploré.
Toutefois, aucune preuve n’a été avancée par Moscou pour étayer les accusations de détournement d’armes par l’Ukraine. Jusqu’à présent, aucune enquête indépendante n’a confirmé de tels faits.
Jusqu’à présent, toutes les exigences russes ont été fermement rejetées par l’Ukraine. Dans un entretien accordé à un média hongrois le 10 juin, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a indiqué que même la délégation russe avait reconnu, lors des discussions d’Istanbul, que ce « mémorandum » s’apparentait davantage à un ultimatum qu’à une véritable base de négociation. « C’était inacceptable pour nous », a-t-il déclaré.
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