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Voici ce qu’exigent Poutine et Zelensky avant les négociations d’Istanbul

Sur cette photo du 27 mai 2025, un soldat ukrainien prépare un mortier de 120 mm, dans le Donbass.Keystone

A Istanbul, Russes et Ukrainiens exposent leurs conditions pour la paix, mais leurs lignes rouges rendent tout accord presque impossible à ce stade.

02.06.2025, 11:1302.06.2025, 11:13

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Russes et Ukrainiens se retrouvent lundi à Istanbul pour de nouvelles discussions directes sur l’issue de la guerre déclenchée par l’invasion russe en février 2022. Les deux camps doivent présenter leur «vision» en vue d’un règlement du conflit, une perspective qui paraît toutefois encore lointaine.

Voici leurs positions officielles avant cette réunion prévue sous médiation turque.

Des territoires pour Moscou

Vladimir Poutine garde depuis le début de l’invasion des exigences maximalistes. Il répète que le processus de règlement doit s’attaquer aux «causes profondes» du conflit, en premier lieu la volonté de l’Ukraine de rejoindre l’Otan, une alliance que Moscou considère comme une menace existentielle à ses frontières.

La Russie revendique, par ailleurs, l’annexion de quatre régions du sud et de l’est de l’Ukraine qu’elle contrôle partiellement (Donetsk, Lougansk, Kherson, Zaporijjia) et de la péninsule de Crimée, annexée en 2014.

La carte du territoire ukrainien occupé par la Russie.

Image: afp

Fin mars, son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait déclaré que «la reconnaissance internationale» de l’appartenance à Moscou de ces territoires est «impérative» pour un règlement du conflit.

Vladimir Poutine a présenté une multitude de justifications à l’offensive de février 2022 contre l’Ukraine, notamment la «protection» des russophones de l’est de l’Ukraine et la «dénazification» d’un pays qu’il accuse d’être sous la coupe de puissances occidentales hostiles à la Russie.

Moscou demande notamment que cessent les livraisons d’armes occidentales et la mise à l’écart des groupes ultranationalistes ukrainiens. Fin mars, Vladimir Poutine avait également évoqué l’idée d’une «administration transitoire» pour l’Ukraine, sous l’égide de l’ONU, une option qui implique le départ de Volodymyr Zelensky. Poutine ne considère pas ce dernier comme légitime, arguant que son mandat de cinq ans a expiré en mai 2024, bien que les élections soient impossibles du fait de la guerre.

Il considère aussi que la révolution de Maïdan, qui a porté des autorités pro-occidentales au pouvoir à Kiev en 2014, était un «coup d’Etat» contre le président prorusse d’alors.

Des «Garanties de sécurité» pour Kiev

En Ukraine, la question des concessions territoriales est très clivante, la population ayant consenti depuis 2014 à d’énormes sacrifices humains et subi d’importantes destructions matérielles pour conserver ses frontières établies à la fin de l’URSS en 1991.

Le président Zelensky avait évoqué de possibles «échanges» de territoires avec Moscou concernant les zones tenues par Kiev dans la région russe de Koursk, mais les forces ukrainiennes en ont finalement été chassées fin avril par la Russie. Reste donc à savoir quelles concessions seraient envisageables entre Kiev et Moscou, alors que l’Ukraine continue d’exiger le retrait pur et simple de toutes les troupes russes de son territoire.

Parmi elles, l’épineuse question de la Crimée. Volodymyr Zelensky soutient publiquement que Kiev ne cèdera pas cette péninsule ukrainienne majoritairement russophone et annexée par Moscou en 2014, car la Constitution ukrainienne dispose noir sur blanc qu’elle fait partie de son territoire.

Plus largement, Volodymyr Zelensky appelle ses alliés à fournir des «garanties de sécurité» à l’Ukraine pour dissuader la Russie de l’envahir à nouveau après la conclusion d’un accord de paix.

Dans cette optique, Kiev a comme demande principale de rejoindre l’Otan, une possibilité catégoriquement rejetée par Moscou et exclue aussi par le président américain Donald Trump.

L’Ukraine, comme autre option, a évoqué avec les Européens la création d’un contingent militaire occidental qui pourrait être déployé dans le pays, avec le soutien de l’Otan, en cas de paix. Une possibilité également fermement rejetée par Moscou.

Et le cessez-le-feu?

Pour enclencher un processus diplomatique de résolution du conflit, Kiev appelle depuis plusieurs semaines, comme l’administration de Donald Trump et les Européens, a un cessez-le-feu «inconditionnel» de 30 jours préalable à des discussions.

Vladimir Poutine, à ce stade, a à chaque fois repoussé les demandes de cessez-le-feu de Kiev et de ses alliés, estimant que cela permettrait aux forces ukrainiennes, en difficulté sur le front, de se réarmer grâce aux Occidentaux. Kiev demande aussi un échange de tous les prisonniers et le retour en Ukraine des milliers d’enfants envoyés en Russie. (jah/afp)

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Auteur : https://www.watson.ch/fr

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Cédric

Depuis 1998, je poursuis une introspection constante qui m’a conduit à analyser les mécanismes de l’information, de la manipulation et du pouvoir symbolique. Mon engagement est clair : défendre la vérité, outiller les citoyens, et sécuriser les espaces numériques. Spécialiste en analyse des médias, en enquêtes sensibles et en cybersécurité, je mets mes compétences au service de projets éducatifs et sociaux, via l’association Artia13. On me décrit comme quelqu’un de méthodique, engagé, intuitif et lucide. Je crois profondément qu’une société informée est une société plus libre.

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