Une arme chimique de la Première Guerre sur le front ukrainien
La Russie agit de plus en plus brutalement contre les soldats ukrainiens. Un gaz datant de la Première Guerre mondiale serait également utilisé sur le front.
27.04.2025, 11:5527.04.2025, 11:58
Konstantin Hitscher / t-online
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La Russie aurait considérablement intensifié son recours à des armes chimiques interdites en Ukraine. C’est ce qu’affirme le journal britannique The Times, en se fondant sur des données fournies par l’armée ukrainienne. Selon ces chiffres, ces armes prohibées auraient été utilisées au moins 767 fois au cours du mois dernier, alors qu’en novembre de l’année passée, seuls 166 cas d’attaques au gaz avaient été recensés.
Selon l’enquête, la Russie utiliserait, en plus des gaz non identifiés, du chloropicrine: une substance connue sous le nom de «croix verte» durant la Première Guerre mondiale. Comme le rapporte The Times, citant des témoignages, ces armes chimiques serviraient à chasser les soldats ukrainiens de leurs positions ou à les affaiblir en vue d’attaques conventionnelles ultérieures. Du gaz lacrymogène serait également utilisé.
La plupart du temps, les attaques ont impliqué l’utilisation de grenades chargées de gaz. Dans certains cas, selon l’armée ukrainienne, ces engins auraient également été fixés à des drones kamikazes. La fréquence de ces attaques aurait nettement augmenté depuis l’investiture de Donald Trump et le début des négociations de paix.
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Brûlures chimiques et décès
Selon le lieutenant Sergueï Skibtchyk, du côté russe, le gaz lacrymogène est souvent mélangé à d’autres produits chimiques, ce qui rend le gaz mortel. Il explique au Times:
«Nous ne parlons pas ici de larmes et de toux, mais de brûlures du larynx, des poumons, de la cavité buccale, du nasopharynx et même de la peau».
Souvent, les soldats ne savent même pas avec quoi ils sont attaqués. Une soldate raconte au journal:
«Je me souviens d’une attaque au gaz contre six de nos camarades: l’un d’eux a été tué, les cinq autres ont été empoisonnés. Ils souffraient de larmoiements incessants, de salivation excessive, d’une perte temporaire de la vue et d’asphyxie.»
Des séquelles à long terme ne seraient pas rares non plus.
Moscou nie les accusations
Comme les armes chimiques laissent nettement moins de traces que les armes conventionnelles, elles sont aussi bien plus difficiles à détecter — les accusations reposent donc principalement sur des témoignages oculaires. Moscou dément quant à lui avoir recours à ces armes interdites depuis 1925 par le Protocole de Genève, qu’il a lui-même signé. La Russie accuse en retour l’Ukraine d’utiliser les gaz prohibés.
La Russie est régulièrement accusée de crimes de guerre par l’Ukraine — notamment de tirs délibérés sur des civils. De son côté, l’Ukraine est aussi critiquée par certains observateurs pour avoir diffusé des images de prisonniers de guerre russes, ce qui pourrait constituer une violation des Conventions de Genève. Les deux camps utilisent en outre des munitions à dispersion, pourtant interdites par les Nations unies.
Traduit et adapté par Noëline Flippe
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Auteur : Konstantin Hitscher / t-online
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