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Trump annonce un «gros échange de prisonniers» entre la Russie et l’Ukraine

Donald Trump a annoncé vendredi «un gros échange de prisonniers» entre la Russie et l’Ukraine, félicitant ces pays et se demandant si cela pourrait augurer de «quelque chose d’énorme», une possible référence à des négociations entre les belligérants. 

• À lire aussi: La Russie et l’Ukraine ont discuté d’un cessez-le-feu, d’une rencontre Zelensky-Poutine et d’un échange de prisonniers

Un accord sur «un gros échange de prisonniers vient d’être achevé entre la Russie et l’Ukraine. Il entrera en vigueur sous peu. Félicitations aux deux parties pour cette négociation. Cela pourrait conduire à quelque chose d’énorme ???», a écrit le président des États-Unis sur son réseau Truth Social, sans fournir plus de détails.

Ni Moscou ni Kyïv n’ont confirmé ces affirmations dans l’immédiat.

Un haut responsable au fait du dossier a néanmoins indiqué ensuite à l’AFP que «l’échange lui-même n’a pas encore eu lieu» et que «le processus est en cours».

Ce type d’échanges, très sensible entre deux pays en guerre, est généralement tenu secret jusqu’à ce qu’il soit terminé, ce qui peut prendre des heures.

Un accord sur un échange de 1 000 prisonniers de chaque camp avait été trouvé pendant une séance de négociations à Istanbul le 16 mai au cours de laquelle Russes et Ukrainiens ne s’étaient toutefois pas entendus sur une trêve.

Il s’agissait des premiers pourparlers directs entre eux depuis 2022.

Après plus de trois ans de combats, des milliers de prisonniers de guerre sont détenus dans les deux pays, même si leur nombre exact n’est pas connu.

«Nous avons la confirmation que près de 10 000 personnes sont en captivité» russe, a indiqué en avril le commissaire ukrainien pour personnes portées disparues Artour Dobroserdov.

La Russie donne très peu d’informations sur le sort de captifs ukrainiens et chaque échange réserve son lot de surprises, a déclaré à l’AFP un haut responsable ukrainien sous le couvert de l’anonymat.





AFP

«Dans presque chaque échange, il y a des gens dont personne ne savait rien», a-t-il déclaré. «Parfois, ils nous rendent des personnes qui figuraient sur les listes de personnes disparues ou qui étaient considérées comme mortes».

La question des prisonniers de guerre constitue l’un des rares domaines sur lesquels Kyïv et Moscou parviennent épisodiquement à s’entendre depuis le début de l’invasion, et des échanges limités ont lieu régulièrement.

Elle représente aussi un sujet particulièrement douloureux dans ces pays, des milliers de familles attendant dans l’angoisse des nouvelles de leurs proches disparus.

Nouvelles négociations ukraino-russes?

Kyïv et Moscou s’accusent mutuellement de violer la Convention de Genève relative au traitement des prisonniers de guerre.

La Russie organise régulièrement des procès pour juger les prisonniers de guerre ukrainiens, ce qui va à l’encontre du droit international.

Des cas de torture sont régulièrement signalés et plusieurs captifs – militaires ou civils – sont morts en détention.

L’ONG Amnesty International a dénoncé les «tortures systématiques et la privation de soins médicaux» de prisonniers ukrainiens en Russie dans un rapport publié en mars. Plusieurs ex-prisonniers de guerre ukrainiens ont indiqué à l’AFP avoir été torturés en captivité.

La Russie a récemment rendu le corps de la journaliste ukrainienne Viktoria Rochtchina, décédée en captivité. Selon une enquête journalistique, elle avait été torturée et certains de ses organes manquaient à son cadavre.

Le président américain Donald Trump avait martelé pendant sa campagne électorale qu’il parviendrait à mettre un terme très rapide à l’invasion de l’Ukraine par la Russie déclenchée en 2022.

Il tente depuis plusieurs semaines d’obtenir un cessez-le-feu entre les deux belligérants, tout en agitant la menace de se désengager du processus si les choses n’avançaient pas.

Depuis les négociations à Istanbul, la possibilité d’une deuxième réunion fait l’objet d’intenses spéculations, même si sa tenue n’a pas été formellement confirmée.

Moscou a dit qu’une éventuelle poursuite des pourparlers avec Kyïv ne pourrait se faire qu’après l’échange de prisonniers, prévu dans un format de 1 000 Russes pour 1 000 Ukrainiens.

Selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky, Kyïv «étudie toutes les possibilités» concernant le lieu pour une nouvelle rencontre bilatérale avec les Russes, notamment «la Turquie, le Vatican, la Suisse».

La possibilité que les prochaines négociations se déroulent au Vatican a été évoquée par le pape Léon XIV, les États-Unis et l’Italie.

Mais le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a semblé fermer la porte en jugeant vendredi qu’il ne serait «pas très élégant que des pays orthodoxes discutent en terre catholique de questions relatives à l’élimination des causes profondes» du conflit en Ukraine.

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Cédric

Depuis 1998, je poursuis une introspection constante qui m’a conduit à analyser les mécanismes de l’information, de la manipulation et du pouvoir symbolique. Mon engagement est clair : défendre la vérité, outiller les citoyens, et sécuriser les espaces numériques. Spécialiste en analyse des médias, en enquêtes sensibles et en cybersécurité, je mets mes compétences au service de projets éducatifs et sociaux, via l’association Artia13. On me décrit comme quelqu’un de méthodique, engagé, intuitif et lucide. Je crois profondément qu’une société informée est une société plus libre.

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