Salon du Bourget : quatre mises en examen après un projet d’action avorté
«Guerre à la guerre». Depuis plusieurs semaines, une coalition de nombreuses organisations écologistes, féministes et propalestiniennes avait appelé à se mobiliser contre la 55e édition du Salon du Bourget, qui s’est tenue du 16 au 22 juin. Les Soulèvements de la Terre, Urgence Palestine ou encore Stop Arming Israel, rassemblés sous la bannière «Guerre à la guerre», contestaient alors la présence lors de ce grand raout aéronautique de «stands israéliens mais aussi de nombreuses firmes complices de génocide, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité à travers le monde», en particulier à Gaza. Une protestation avortée : ce lundi 23 juin, le parquet de Paris a indiqué que quatre personnes avaient été arrêtées et mises en examen dans l’enquête sur un projet d’action contre le salon.
Afin de prévenir la perturbation du rassemblement, six personnes avaient été interpellées dès vendredi, et une autre samedi. En résulte que trois d’entre elles «ont été mises en examen pour association de malfaiteurs» et une quatrième «pour détention de munitions de catégories B et C, six boîtes de cartouches ayant été découvertes à son domicile», a fait savoir le parquet ce jour. Cette dernière a également été placée sous le statut de témoin assisté pour association de malfaiteurs, a-t-on ajouté. Toutes ont été placées sous contrôle judiciaire «avec interdiction de détenir ou porter une arme et pour deux d’entre elles interdiction de se rendre dans les aéroports» et «de participer à une manifestation», selon le parquet.
La cinquième a été placée sous statut de témoin assisté, et les deux restants «ont été laissés libres sans suite judiciaire à l’issue de leur garde à vue», a précisé le ministère public. Si aucune précision n’a été apportée sur la nature de l’action projetée contre le Salon du Bourget, le parquet a précisé avoir ouvert dimanche une information judiciaire pour «participation à une association de malfaiteurs en vue de commettre le délit d’entrave à la circulation d’un aéronef».
Une enquête, confiée à la brigade criminelle, avait été ouverte après «un signalement émanant de la préfecture de police faisant état de regroupements de plusieurs collectifs dans le but de perturber la tenue du salon du Bourget», a relaté le parquet. «Des surveillances ont confirmé des regroupements des personnes suspectées, et la présence d’une bonbonne de gaz de grande taille», a-t-il ajouté. «Une bonbonne d’hélium et près de 200 ballons» ont été retrouvés lors de perquisitions.
La dernière interpellation a eu lieu samedi dans le village «anti-guerre», près de la Bourse du Travail à Bobigny (Seine-Saint-Denis), selon un porte-parole d’Urgence Palestine. «Nous étions […] en train de nous préparer pour la manifestation, la Brav-M est entrée et nous a assiégés, ils ont perquisitionné pour prendre des ballons, des banderoles», a déclaré ce porte-parole, avant le départ samedi d’une manifestation «contre l’économie de guerre» et «le business de la mort». «On est dans la continuité de l’intimidation que nous subissons. Nous avons la menace d’une dissolution qui plane sur notre tête», a-t-il ajouté.
Toutes les actions de la coalition n’ont pas échoué pour autant : une manifestation est parvenue à réunir samedi 21 juin «plus de 4 000» personnes, selon les organisateurs, 1 400 selon la préfecture de police. Plusieurs stands d’entreprises d’armement israéliennes avaient également été fermés sur décision du gouvernement français, considérant la situation à Gaza.
Auteur : LIBERATION, AFP
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