Poutine affirme à Trump être prêt à de nouvelles négociations avec l’Ukraine
Vladimir Poutine a affirmé samedi à son homologue américain Donald Trump être prêt à une nouvelle ronde de négociations entre la Russie et l’Ukraine, lors d’un entretien téléphonique alors que Kiev réclame en vain que les États-Unis «changent de ton» à l’égard de Moscou.
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Selon le Kremlin, «l’escalade dangereuse au Moyen-Orient a bien sûr été au centre de l’échange». Moscou, allié de Téhéran, restant un acteur important dans la région.
Mais le président russe a également informé Donald Trump de la «mise en œuvre des accords conclus lors de la réunion entre les délégations russe et ukrainienne à Istanbul le 2 juin», soit des accords portant sur des échanges de prisonniers, de blessés et de corps de soldats.
Vladimir Poutine a affirmé que la Russie était prête à poursuivre les négociations avec l’Ukraine après le 22 juin et l’achèvement de ces échanges. Donald Trump a lui «réitéré son intérêt pour une résolution rapide du conflit russo-ukrainien», souligne le Kremlin.
Il s’agissait du cinquième appel téléphonique entre les deux présidents depuis que Donald Trump est entré en fonction et s’est rapproché de Moscou, rompant avec le soutien ferme à l’Ukraine affiché par son prédécesseur depuis l’invasion lancée par la Russie en février 2022.
Le Kremlin a d’ailleurs indiqué que le président russe avait souhaité samedi à Donald Trump un bon anniversaire.
Zelensky dubitatif
Concernant la perspective d’un nouveau round de négociations, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est jusqu’à présent contenté de déclarer que la question serait discutée «une fois les échanges terminés».
Au-delà des échanges de prisonniers et de dépouilles de soldats tués, les négociations entreprises sous la pression de Washington n’ont à ce jour débouché sur aucun progrès vers un cessez-le-feu.
Volodymyr Zelensky a une nouvelle fois rejeté, dans une conférence de presse diffusée samedi, les exigences russes, répétées lors de ces négociations. À savoir notamment que l’Ukraine cède à la Russie quatre de ses régions orientales, dont Moscou revendique l’annexion, et renonce à rejoindre l’OTAN.
«C’est un ultimatum, rédigé délibérément de manière à ce que l’Ukraine ne puisse jamais l’accepter», a dénoncé M. Zelensky, qui accuse la Russie de ne chercher qu’à gagner du temps au moment où son armée, supérieure en nombre et en armements, progresse lentement dans l’est de l’Ukraine.
Volodymyr Zelensky a dit espérer que le conflit entre Israël et l’Iran ne conduise pas à une baisse de l’aide occidentale à Kiev, regrettant un «ralentissement» du soutien européen et reprochant à Washington d’être «trop conciliant» envers Moscou.
L’Ukraine, qui fait face depuis plus de trois ans à une invasion russe dont le bilan se chiffre au moins en dizaines de milliers de morts de part et d’autre, dépend en grande partie du soutien occidental, en particulier américain, pour son effort militaire.
Mais la poursuite de cette aide est menacée par la volonté de Donald Trump de mettre fin à la guerre le plus rapidement possible, voire de se désengager du conflit, quitte à renvoyer Moscou et Kiev dos à dos.
«Changer de ton»
Dans un autre message samedi, M. Zelensky a appelé les États-Unis à «changer de ton» avec la Russie.
«À l’heure actuelle, le ton du dialogue entre les États-Unis et la Russie semble trop conciliant. Soyons honnêtes : cela n’arrêtera pas Poutine. Ce qu’il faut, c’est changer de ton», a plaidé M. Zelensky.
Malgré les affrontements, l’Ukraine et la Russie ont procédé samedi à leur quatrième échange de prisonniers de la semaine, dans le cadre des accords conclus à Istanbul début juin. Comme lors des précédents échanges, le nombre de personnes concernées n’a pas été révélé.
Des photos publiées par M. Zelensky sur Telegram montrent des hommes de divers âges, pour la plupart tête rasée, en treillis et enveloppés dans des drapeaux ukrainiens.
Certains sont blessés, d’autres descendent des bus et embrassent ceux qui sont venus les accueillir, ou appellent quelqu’un par téléphone, parfois souriants.
De son côté, le ministère russe de la Défense a publié une vidéo montrant des hommes en uniforme brandissant des drapeaux russes, applaudissant et scandant «Gloire à la Russie», certains le poing levé.
Kiev a aussi indiqué avoir reçu 1200 corps supplémentaires en provenance de Russie, identifiés par Moscou comme étant des Ukrainiens. L’Ukraine avait déjà récupéré 1212 corps mercredi et 1200 autres vendredi.
Sur le terrain, Volodymyr Zelensky a assuré que l’offensive russe de ces dernières semaines dans la région de Soumy (nord) avait été stoppée.
L’armée russe a de son côté annoncé samedi la prise de la localité de Zeleny Kout dans la région de Donetsk (est), où se déroule l’essentiel des combats.
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