Pour la première fois de sa longue histoire, la Royal Navy va être commandée par un… général – Zone Militaire
En mars, le quotidien The Sun révéla que quatre candidatures avaient été retenues dans le cadre d’un processus de sélection visant à trouver un successeur à l’amiral Ben Key, qui s’apprêtait alors à quitter ses fonctions de chef d’état-major de la Royal Navy [et celles de « First Sea Lord »]. Et que, parmi les prétendants, le favori était le général Gwyn Jenkins, issu des Royal Marines… Ce qui pouvait sembler surprenant…
En effet, depuis sa création, en 1546, la Royal Navy a toujours été commandée par un officier de marine, sauf peut-être entre 1738 et 1742, quand Harry Powlett, 4e duc de Bolton, fut nommé « First Sea Lord » malgré une expérience de la guerre navale fort limitée.
Quoi qu’il en soit, l’information du Sun a été confirmée par le ministère britannique de la Défense [MoD], ce 15 mai. Et cela alors que le poste de First Sea Lord était vacant, l’amiral Key ayant été contraint de démissionner avec effet immédiat, après qu’il a été accusé d’avoir entretenu une relation extraconjugale avec l’une de ses subordonnées.
« Le secrétaire à la Défense, John Healey confirme que Sa Majesté le Roi a approuvé la nomination du First Sea Lord et du commandant de la marine. Le général Sir Gwyn Jenkins sera nommé First Sea Lord, chef d’état-major de la Royal Navy et aide de camp de Sa Majesté », a en effet annoncé le MoD, via un communiqué.
« Figurant parmi les Royal Marines les plus remarquables de sa génération », le général Sir Gwyn Jenkins « apporte une riche expertise opérationnelle et organisationnelle. Sa nomination témoigne d’un Corps encore plus étroitement lié à la façon dont la Royal Navy pense, opère et combat », a justifié l’amiral Tony Radakin, le chef d’état-major des forces armées britanniques.
Ayant rejoint les Royal Marines en 1990, le général Jenkins a commandé le Special Boat Service en 2009. Son engagement en Afghanistan, où il fut à la tête des forces spéciales britanniques, lui valut d’être nommé Officier de l’Ordre de l’Empire britannique [OBE] « en reconnaissance de ses services courageux et distingués ».
En 2012, l’officier fut nommé « assistant militaire » du Premier ministre britannique [qui était alors David Cameron], avant d’être promu « brigadier » [équivalent de général de brigade en France]. Après avoir été conseiller adjoint à la sécurité natinale, il prit le commandement de la 3e brigade de commandos en 2017, avant de devenir directeur des forces spéciales.
En 2022, la carrière de Gwyn Jenkins s’accéléra… puisqu’il « sauta » le grade de général de corps d’armée en étant promu directement à celui de général d’armée. Il devint alors vice-chef d’état-major de la Défense, avant d’être nommé à la tête du corps des Royal Marines. En 2024, il était pressenti pour devenir conseiller à la sécurité nationale. Mais, à peine devenu Premier ministre, Keir Starmer annula la décision prises par son prédécesseur.
La nomination du général Jenkins à la tête de la Royal Navy doit-elle vue comme une sorte de compensation ? En tout cas, d’après la presse britannique, il a été « fortement soutenu » par l’amiral Radakin.
« C’est un honneur d’être choisi pour devenir le prochain First Sea Lord. Je me sens extrêmement privilégié de diriger les marins et les [royal] marines exceptionnels de la Royal Navy à ce moment crucial pour la défense du Royaume-Uni », a réagi le général Jenkins.
« Tout au long de ma carrière, j’ai toujours été motivé par le rôle essentiel de la Royal Navy dans la sécurité de notre nation. Pour y parvenir, nous devons accélérer notre retour à une force prête au combat, intensifier nos efforts de modernisation et fournir à notre nation la marine dont elle a besoin », a-t-il conclu.
Auteur : Laurent Lagneau
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