Analyse Stratégique & Géopolitique

Possible vente de missiles Meteor à la Turquie : La Grèce demande des explications à la France – Zone Militaire

En possession de vingt-quatre Rafale F3R, la force aérienne grecque a pris l’avantage sur son homologue turque, qui, pour le moment, ne dispose pas d’appareils aussi technologiquement avancés. D’autant plus qu’elle est désormais en mesure de mettre en œuvre des missiles air-air Meteor à longue portée de type BVVRAM [Beyond visual-range air-to-air missile], ce qui lui permet de « verrouiller » la FIR [Flight Information Region] d’Athènes, laquelle fait l’objet d’un contentieux avec Ankara.

Seulement, cet avantage pourrait ne pas durer. Étant en train de négocier l’achat de quarante Eurofighter Typhoon / EF-2000 avec le Royaume-Uni, la Turquie compte bien se procurer aussi des Meteor. Mais, pour cela, il lui faut obtenir l’accord de la France, proche alliée de la Grèce.

Parmi les pays ayant participé au développement du Meteor, au moins trois – Royaume-Uni, Espagne et Italie – cultivent de très bonnes relations avec la Turquie. Quant à l’Allemagne, elle a récemment levé ses restrictions sur les ventes d’équipements militaires à Ankara. Et la France dans tout ça ? Il semblerait qu’elle ait donné son feu vert à cette vente potentielle de missiles Meteor à la force aérienne turque. D’où la réaction du gouvernement grec.

Le 29 janvier, en coordination avec son Premier ministre, Kyriakos Mitsotakis, et son collègue des Affaires étrangères, George Gerapetritis, le ministre grec de la Défense, Nikos Dendias, a reçu l’ambassadrice de France à Athènes, Mme Laurence Auer, pour obtenir des « explications officielles » et lui faire part de ses préoccupations.

« J’ai rencontré, aujourd’hui [29/01], au ministère de la Défense nationale, l’ambassadrice de France, Mme Laurence Auer, pour demander une explication officielle concernant les informations relatives à la vente de missiles Meteor à la Turquie par un consortium auquel participe la France », a en effet indiqué M. Dendias, via le réseau social X. Et d’ajouter : « Je lui ai exprimé la ferme opposition de la Grèce à une telle perspective, qui n’est pas conforme aux relations stratégiques jusqu’ici excellentes entre les deux pays ».

Implicitement, M. Dendias a ainsi évoqué l’accord de défense signé par la France et la Grèce en 2021. Et ce dernier stipule que les deux pays « se consultent de manière régulière sur tous les sujets de défense et de sécurité d’intérêt commun » [article 1er].

Par ailleurs, ce « partenariat stratégique de coopération en matière de défense et de sécurité » comporte également une clause d’assistance mutuelle susceptible d’être activée si les deux pays « constatent mutuellement qu’une attaque armée est en cours contre le territoire de l’un des deux ». Lors des débats sur la ratification de ce texte par le Parlement grec, M. Mitsotakis avait fait valoir qu’une telle disposition « protégerait » la Grèce dans une « Méditerranée troublée ». Et d’insister : « En cas d’attaque, notre pays bénéficiera du soutien de l’armée la plus puissante de notre continent ».



Auteur : Laurent Lagneau

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Cédric

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