Offensive israélienne en Iran: Benyamin Netanyahou avait-il le droit? – la chronique du GRIP sur LN24 – Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité
Alors qu’Israël a commencé une campagne de bombardements de grande ampleur contre l’Iran avec une riposte iranienne, on s’intéresse dans la chronique du GRIP « Le dessous des guerres » aux réponses de la communauté internationale, et plus particulièrement à celle de certains États européens ou nord-américains qui paraissent de plus en plus isolés dans leur soutien à Israël.
Que dit le droit international?
Dans sa chronique, Samuel Longuet rappelle l’interdiction générale de la menace ou de l’emploi de la force armée dans les relations internationales. « Il n’y a que trois exceptions : une intervention militaire demandée par un État sur son territoire ; une intervention autorisée par le Conseil de sécurité des Nations unies ; et une action en légitime défense, en réponse à une agression armée. »
« Essayer d’annihiler tout programme nucléaire militaire iranien à coups de bombes risque aussi de créer l’effet inverse : persuader les dirigeants iraniens qu’ils ont besoin de l’arme atomique pour se protéger »
Pour le chargé de recherche du GRIP, l’opération israélienne en cours est clairement illicite. « Elle ne peut pas être justifiée en réponse aux attaques iraniennes d’avril ou d’octobre 2024 qui ont pris fin depuis des mois. Elle ne peut pas non plus être justifiée par la perception d’une menace que l’Iran se dote de l’arme nucléaire. » Pour lui, il faut d’une part prendre avec précaution les déclarations israéliennes qui décrivent l’Iran comme étant sur le point de devenir une puissance nucléaire. D’autre part, il insiste: « même si c’était vrai, cela ne justifierait pas un emploi unilatéral de la force. Il faudrait par exemple un mandat du Conseil de sécurité pour ça. C’est donc bien Israël qui a commis une agression armée contre l’Iran. »
Effet inverse
Pour le chercheur, « essayer d’annihiler tout programme nucléaire militaire iranien à coups de bombes risque aussi de créer l’effet inverse : persuader les dirigeants iraniens qu’ils ont besoin de l’arme atomique pour se protéger ».
« À chaque fois qu’une puissance nucléaire utilise son arsenal comme un ‘permis de faire la guerre’ contre un État non doté de l’arme atomique, c’est la logique de non-prolifération qui recule »
Qu’il s’agisse de la Russie ou d’Israël, « à chaque fois qu’une puissance nucléaire utilise son arsenal comme un ‘permis de faire la guerre’ contre un État non doté de l’arme atomique, c’est la logique de non-prolifération qui recule ».
Pour Samuel Longuet, « les États qui soutiennent Israël sont en train de détruire méthodiquement leur crédibilité à se présenter comme les défenseurs du droit international, du multilatéralisme et des régimes de non-prolifération ».
Auteur : GRIP Actualité
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