Nouveau contretemps pour la fusée Ariane 6 et le satellite militaire français d’observation CSO-3 – Zone Militaire
L’opération BUBO 25, menée par l’armée de l’Air & de l’Espace avec trois Rafale, trois A400M, un AWACS et un avion ravitailleur A330 MRTT [avec le colonel de réserve et spationaute Thomas Pesquet parmi les membres de son équipage], va durer plus longtemps que prévu.
En effet, celle-ci vise à renforcer le dispositif interarmées TITAN, mis en place pour sécuriser le Centre spatial guyanais [CSG] à l’occasion du premier vol commercial de le fusée Ariane 6, laquelle doit mettre sur orbite CSO-3, le troisième et dernier satellite militaire français de la constellation « Composante Spatiale Optique ».
En janvier, Arianespace avait indiqué qu’Ariane 6, « en version Ariane 62 », allait être lancée « le 26 février, à 13 h 24 [heure locale] », depuis Kourou. Et cela alors qu’un lancement avait initialement été envisagé en décembre 2024.
Seulement, vingt-quatre heures avant cette échéance, la société a annoncé que ce premier vol commercial serait reporté « suite à des opérations additionnelles nécessaires sur le moyen au sol ». Et d’assurer que le lanceur et le CSO-3 étaient « toujours maintenus dans des conditions stabilisées et en sécurité ».
Ce contretemps ne devait pas être préjudiciable puisque le vol VA263 d’Ariane 6 avait été reprogrammé au 3 mars, à 13 h 24 [17 h 24, heure de Paris]. Sauf qu’il n’a pas pu avoir lieu.
Pourtant, plus tôt, le directeur du transport spatial de l’Agence spatiale européenne [ESA], Toni Tolker-Nielsen, avait assuré que « tout se déroulait bien », malgré une « pluie fine tropicale ». Mais, trente minutes avant le décollage, l’opération a été suspendue à cause d’une « anomalie au sol ».
« La seule décision possible maintenant est de repousser le lancement » qui « n’aura pas lieu aujourd’hui », a en effet déclaré David Cavaillolès, le président exécutif d’Arianespace. « Je n’ai pas de doute que nous repartirons en vol prochainement », a-t-il ajouté. Reste donc à savoir quand…
Pour rappel, CSO-3 aurait dû rejoindre CSO-1 sur une orbite héliosynchrone phasée à 800 km d’altitude en 2021. Mais le retard pris dans le développement d’Ariane 6 avait contraint le ministère des Armées à solliciter un lanceur russe Soyouz pour un lancement prévu en 2022. Lancement qui fut annulé, la coopération avec Moscou ayant été suspendue après le début de la guerre en Ukraine.
Auteur : Laurent Lagneau
Aller à la source