Mémoire, Histoire & Culture Militaire

Massacre d’Oradour. « On a vécu avec nos parents qui sont sortis de l’enfer »

Ce 10 juin 2025 commémore le tragique 81ᵉ anniversaire du massacre des 642 habitants du village d’Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne). L’État était représenté par la ministre de la Ville. Plusieurs inaugurations symboliques ont eu lieu. Des enfants de rescapés témoignent.

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Une nouvelle journée de commémoration du 10 juin 2025, à Oradour-sur-Glane, une nouvelle date d’anniversaire du massacre, pour une fois encore, rappeler l’horreur tout en avançant vers la paix. 

Parmi les œuvres symboliques dévoilées, ce mardi 10 juin, une boîte noire aux abords du cimetière, un jalon du nouveau projet « Mémoire en chemin », qui retrace le destin broyé des victimes des exactions de la division SS, das Reich.

Cette boite noire permet aux visiteurs à l’aide d’un téléphone, d’avoir accès à l’histoire du village, le 10 juin 2025, à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne).

© Noelle Vaille, France Télévisions

Autre symbole, une sculpture appelée « Paperbomb » a été installée à un endroit symbolique de la commune. L’œuvre représente la paix et la concorde entre les peuples, elle a été réalisée par l’artiste italo-allemande Nessi Nezilla.

L’œuvre « Paperbomb » a été inaugurée, ce 10 juin 2025 pour le 81ᵉ anniversaire du massacre d’Oradour-sur-Glane.

© Noelle Vaille, France Télévisions

L’artiste explique sa démarche : « Nous connectons le vieux village et le nouveau village, pour montrer à la fois le passé et ne jamais oublier ce qui a eu lieu, et aussi le futur, pour apprendre du passé. L’idée vient du président del’association nationale des familles des martyrs d’Oradour-sur-Glane, Benoît Sadry, c’est lui qui a choisi de mettre ce symbole à cet endroit.« 

 Lors de ces cérémonies de commémorations, le gouvernement était cette année représenté par la ministre de la Ville, Juliette Méadel. Après l’office religieux, les cortèges ont déposés des gerbes au monument aux morts des enfants des écoles, au monument aux morts des deux guerres et à l’ancienne église avant de se recueillir pour une minute de silence, chargée d’émotions pour tous et en particulier pour les enfants de rescapés.

« C’est très important et très émouvant puisque mes grands-parents et mes tantes sont morts dans le massacre. Mon père fait partie des quatre rescapés. Donc, c’est toujours un moment assez difficile », confie Francine Brissaud, les yeux larmoyants. 

On a vécu avec nos parents qui sont sortis de l’enfer et qui ont eu une vie un peu chaotique. On ne l’a pas vécu, mais on a des séquelles sûrement.

Francine Brissaud

Fille de rescapé

Pour Francine Brissaud, fille d’un survivant d’Oradour, cette minute de silence dans l’église d’Oradour-sur-Glane a été chargée d’émotions, le 10 juin 2025.

© Noelle Vaille, France Télévisions

  

Son frère était également présent. Il raconte la nuit d’horreur qu’a vécue leur père : « Nous avons aussi perdu nos grands-parents et une tante qui avait vingt ans à l’époque. Mon père avait lui dix-sept ans et il a fait partie de ceux qui se sont cachés dès l’arrivée des Allemands. Il discutait avec Robert Hébras. Quand ils ont vu monter les autochenilles, mon papa a eu peur donc il a dit à Robert, ‘Moi, je vais me cacher chez moi’. Robert a dit comme tous les habitants d’Oradour : ‘On ne risque rien, on a nos papiers’. Mon père est monté chez lui. Il s’est caché sous les planches. Il a entendu ses parents, son frère et sa sœur être emmenés par les Allemands. Il est resté caché jusqu’à ce que la maison commence à brûler. Il a entendu tout ce qu’il s’est passé, mais n’a pas imaginé une seule seconde ce qu’il se passait réellement », détaille-t-il, la gorge nouée.

Marcel Brissaud, fils d’un survivant d’Oradour raconte avec émotion l’histoire de son père âgé de dix-sept ans à l’époque, rescapé du massacre.

© Noelle Vaille, France Télévisions

Cette commémoration est une nouvelle fois l’occasion de rappeler aux nouvelles générations de ne pas oublier le passé et l’horreur de la guerre.



Auteur : Sarah Boana

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Cédric

Depuis 1998, je poursuis une introspection constante qui m’a conduit à analyser les mécanismes de l’information, de la manipulation et du pouvoir symbolique. Mon engagement est clair : défendre la vérité, outiller les citoyens, et sécuriser les espaces numériques. Spécialiste en analyse des médias, en enquêtes sensibles et en cybersécurité, je mets mes compétences au service de projets éducatifs et sociaux, via l’association Artia13. On me décrit comme quelqu’un de méthodique, engagé, intuitif et lucide. Je crois profondément qu’une société informée est une société plus libre.

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