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L’Indonésie envisage de se procurer davantage de Rafale, de CAESAr et de sous-marins Scorpène – Zone Militaire

Depuis la perte présumée d’au moins un Rafale de l’Indian Air Force [IAF] lors de l’affrontement qui a opposé l’Inde et le Pakistan le 7 mai dernier, les « attaques informationnelles » contre l’industrie française de l’armement se sont multipliées. Et cela dans le but de vanter la supériorité supposée des équipements militaires chinois, en particulier celle du couple formé par l’avion de combat J-10C et le missile air-air de longue portée PL-15.

Ainsi, ces derniers jours, une rumeur a avancé que l’Indonésie s’apprêtait à reconsidérer sa commande de quarante-deux Rafale auprès de Dassault Aviation et qu’elle était désormais intéressée par le Chengdu J-10C. Mieux encore : elle a même affirmé que Jakarta pourrait relancer le processus pour acquérir onze Su-35 de conception russe. Processus qui avait été abandonné en 2021, notamment en raison de pressions exercées par les États-Unis.

Reste que, pour le moment, l’Indonésie n’a nullement montré la moindre intention d’emprunter une telle voie. Et, visiblement, ce pays qui n’a pas envie de se trouver entre l’enclume américaine et le marteau chinois, est sensible à la position de la France, qui veut se poser en « puissance d’équilibre ».

En effet, à la faveur d’une visite officielle du président Macron à Jakarta, ce 28 mai, le ministre indonésien de la Défense, Sjafrie Sjamsoeddin, et son homologue français, Sébastien Lecornu, ont signé une lettre d’intention en vue de l’achat d’un nombre indéterminé de Rafale supplémentaires.

Selon le site spécialisé indonésien IndoMiliter, la commande envisagée par Jakarta porterait sur au moins douze exemplaires de plus.

Pour rappel, le ministère indonésien de la Défense avait signé un premier contrat pour se procurer six Rafale en février 2022. Deux autres suivirent ensuite, l’un en août 2023 et l’autre en janvier 2024, pour porter le nombre d’appareils commandés à quarante-deux. La livraison des premiers exemplaires est prévue en 2026.

Cela étant, la lettre d’intention signée par Jakarta ne concerne pas seulement le Rafale. Selon M. Lecornu, elle porte également sur la possible acquisition de CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie] supplémentaires. Actuellement, l’armée nationale indonésienne [Tentara Nasional Indonesia] en possède cinquante-cinq unités, acquises en deux temps : trente-sept en 2012 et dix-huit en 2017.

Outre les Rafale et les CAESAr, la lettre d’intention porte également sur l’achat de sous-marins Scorpène et de « frégates légères » auprès de Naval Group. Là encore, M. Lecornu n’a pas donné de précision au sujet de ces éventuelles commandes.

En avril 2024, le gouvernement indonésien a confirmé la commande de deux sous-marins Scorpène Evolved auprès de Naval Group. Ces deux unités doivent être construites localement par le groupe PT PAL, grâce à des transferts de technologies et de savoir-faire.

Actuellement, et après le naufrage du KRI Nanggala, en 2021, la marine indonésienne [TNI-AL] exploite quatre sous-marins, à savoir trois appartenant à la classe Nagapasa, acquis auprès de la Corée du Sud dans les années 2010, et un de type Cakra, basé sur le Type 209/1300 allemand.

Enfin, aucune précision n’a pour l’instant été donnée au sujet des « frégates légères » évoquées par M. Lecornu. S’agit-il de Frégates de défense et d’intervention [FDI, classe Amiral Ronarc’h], avec leurs 4 460 tonnes de déplacement ou de corvettes Gowind, dont le tonnage se rapproche de celui d’une frégate de type La Fayette ?

Il est possible que Jakarta ait l’intention de remplacer les six frégates légères [2 850 tonnes] de la classe Ahmad Yani, acquises d’occasion auprès de la marine royale néerlandaise il y a près de quarante ans.

Une lettre d’intention n’est pas un accord d’achat… mais elle témoigne cependant d’une volonté de l’État qui l’a signée. Maintenant, le plus dur reste à faire : négocier les contrats envisagés… et les signer.



Auteur : Robert Collins

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Cédric

Depuis 1998, je poursuis une introspection constante qui m’a conduit à analyser les mécanismes de l’information, de la manipulation et du pouvoir symbolique. Mon engagement est clair : défendre la vérité, outiller les citoyens, et sécuriser les espaces numériques. Spécialiste en analyse des médias, en enquêtes sensibles et en cybersécurité, je mets mes compétences au service de projets éducatifs et sociaux, via l’association Artia13. On me décrit comme quelqu’un de méthodique, engagé, intuitif et lucide. Je crois profondément qu’une société informée est une société plus libre.

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