L’IHEDN en mission d’étude au Maroc : une immersion et un partenariat stratégique

Dans le cadre de la 4ᵉ session nationale, l’IHEDN a conduit, cette semaine, une mission d’étude au Maroc. Ce déplacement s’inscrit dans une dynamique de compréhension approfondie des relations franco-marocaines, marquées par des liens historiques anciens, des intérêts stratégiques communs et une coopération multiforme. Les échanges bilatéraux demeurent denses dans les domaines de l’éducation, de la recherche, de la culture, de l’économie, de la sécurité et de l’environnement.

Ce voyage a permis aux auditeurs d’approcher concrètement ces coopérations à travers un programme riche, réparti sur plusieurs villes stratégiques du Royaume.

La mission a débuté à Rabat, avec une visite de l’université internationale de Rabat, où la délégation a été reçue par le vice-président Abdelaziz Benjouad et le professeur Michel Boyer. Une visite et une présentation de la Rabat Business School (RBS) ont suivi, avant un départ pour Kénitra, au Collège royal de l’enseignement militaire supérieur (CREMS).

Après une présentation de la structure et des formations, les auditeurs ont visité les centres de simulation tactique et opératif, utilisant les systèmes JCATS et JTLS, d’origine américaine. En soirée, les auditeurs ont été reçus à Tanger par le consul général de France, Philippe Truquet. La mission s’est ensuite concentrée sur l’écosystème industriel et logistique de Tanger, avec la visite de l’usine Renault et du port Tanger Med, première plateforme portuaire d’Afrique.

Ces visites ont mis en lumière le dynamisme industriel marocain et les opportunités de coopération économique, pour ensuite se consacrer aux filières technologiques et aéronautiques de Casablanca. Le programme a commencé par la découverte de Thalès 3D Maroc, suivie d’une visite conjointe du Groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales (GIMAS) et de l’Institut des métiers de l’aéronautique (IMA). L’après-midi, les auditeurs ont été accueillis chez Safran Electronics & Defense, puis au Cyber Centre Deloitte, avant de clôturer la journée à la Chambre française de commerce et d’industrie du Maroc (CFCIM), en présence de son directeur général, Jean-Charles Damblin.

Pour finir, la délégation a pris la route vers Ben Guerir pour visiter l’université Mohammed VI polytechnique (UM6P), établissement d’excellence tourné vers l’innovation et le développement durable en Afrique. La mission s’est achevée à Marrakech, avec une réception au consulat général de France.

Ce voyage d’étude a permis aux auditeurs de l’IHEDN de mesurer la diversité et la profondeur des relations entre la France et le Maroc, en rencontrant des acteurs clés de l’enseignement supérieur, de l’industrie, de la diplomatie et de la coopération sécuritaire. Il s’inscrit pleinement dans les missions de l’Institut : comprendre les grands enjeux internationaux et renforcer la culture stratégique des futurs décideurs publics et privés.

Cette mission a également permis d’approfondir le partenariat entre l’IHEDN et le Collège royal de l’enseignement militaire supérieur (CREMS). Ce partenariat repose sur une ambition commune : renforcer la réflexion et le rôle des études stratégiques au sein des Forces armées royales. L’IHEDN contribue à cette montée en puissance et favorise le dialogue entre cadres marocains et français.

Cet établissement de formation de haut niveau incarne l’ambition du royaume chérifien de renforcer son rayonnement militaire régional tout en consolidant des coopérations avec ses alliés, au premier rang desquels figure la France.

Le CREMS forme les officiers supérieurs des Forces armées royales marocaines (FAR) ainsi que des officiers de pays partenaires, les préparant à assumer des fonctions de responsabilité au sein de leurs états-majors nationaux, dans un cadre qui peut être autant interarmées qu’interalliés. À ce jour, trois composantes forment ce collège :

1. le Cours d’état-major (CEM), créé en 1964, qui forme chaque année environ 205 officiers des trois armées et de la gendarmerie, dont près de 40 étrangers. Ce cursus est centré sur le raisonnement tactique et logistique appliqué à la manœuvre de la brigade interarmes ; il correspond à l’équivalent français du niveau de l’école de guerre-terre.
2. le Cours supérieur de défense (CSD), ouvert en 2000, membre du réseau des sept écoles de guerre francophones, accueille une promotion d’environ 90 officiers, dont 38 issus de pays partenaires. Ce cursus d’un an, sanctionné par un brevet et un grade universitaire de master, comprend plusieurs exercices de planification de niveau opératif (missions humanitaires, interposition, défense du territoire…), dans des contextes nationaux et multilatéraux (ONU, OTAN, African Lion). L’anglais y est la seconde langue de travail.
3. le Cours royal d’enseignement et de recherche de défense (CRERD), créé en 2023. Ce nouveau cycle, dont la première promotion est attendue pour septembre 2025, ambitionne de faire du CREMS un acteur de référence dans les études prospectives (IA, drones, COMOPS, BITD) et dans la formation des élites militaires africaines, notamment grâce à une future plateforme d’enseignement à distance et l’organisation de séminaires interarmées africains.