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Les quatre futurs sous-marins néerlandais seront finalement dotés de missiles de croisière JSM-NL – Zone Militaire

La semaine passée, comme on pouvait s’y attendre, Naval Group a signé avec le groupe IHC Royal un important contrat portant sur le « développement et la livraison de modules et de structures en acier de haute qualité » pour les quatre sous-marins de type Orka destinés à la marine royale néerlandaise [Koninklijke Marine].

« Les travaux de Royal IHC seront en grande partie réalisés aux Pays-Bas, en étroite collaboration avec d’autres fournisseurs néerlandais. Cela renforce l’écosystème maritime national et contribue à la préservation d’un savoir-faire de qualité, de l’emploi et de la croissance économique », a fait valoir Naval Group, via le réseau social X.

Pour rappel, devant afficher un déplacement de 3 300 tonnes en plongée pour une longueur de 82 mètres et un diamètre de 8,2 mètres, les sous-marins de la classe Orka seront équipés d’une propulsion diesel-électrique associée à des batteries lithium-ion, pour un rayon d’action de 15 000 nautiques. Ils seront dotés du système d’armes tactiques SAT 3.0, d’une suite sonar de « haute performance » fournie par Thales… et de missiles de croisière.

Initialement, le ministère néerlandais de la Défense avait envisagé d’armer les frégates de la classe De Zeven Provinciën et les sous-marins de la Koninklijke Marine avec des missiles de croisière américains Tomahawk, le MdCN [Missile de croisière naval] français ayant été écarté en raison de sa portée jugée insuffisante.

Si les frégates néerlandaises devraient bel et bien être dotés de missiles Tomahawk [l’administration américain a autorisé les Pays-Bas à en acheter 175 exemplaires pour 1,9 milliard d’euros, ndlr], ce ce ne sera pas le cas pour les deux sous-marins Walrus encore en service ainsi que pour ceux de la future classe Orka.

« La chaîne de production de la version du Tomahawk spécifique aux sous-marins, doit être redémarrée, ce qui suppose de longs délais et des risques financiers majeurs. Les sous-marins, qu’ils soient existants ou nouveaux, n’en seront donc pas équipés », a en effet annoncé le ministère néerlandais de la Défense, via un récent rapport intitulé « Aperçu des projets de défense 2025 ».

On pouvait dès lors penser que le MdCN allait revenir dans le jeu, d’autant plus qu’il est déjà opérationnel… Sauf qu’une autre option a été privilégiée.

En effet, dans une communication adressée au Parlement, 19 juin, le secrétaire d’État néerlandais à la Défense, Gijs Tuinman, a fait savoir que les quatre futurs sous-marins de la classe Orka emporteraient le missile JSM-SL, une variante du Joint Strike Missile [JSM, conçu à partir du Naval Strike Missile, ndlr] actuellement en cours de développement par le groupe norvégien Kongsberg, dans le cadre d’une coopération menée par l’Espagne.

Le JSM-SL [SL pour Submarine Launched] sera encapsulé pour pouvoir être lancé par un tube lance-torpilles de 533 mm. D’une portée d’environ 300 km, il sera équipé d’une centrale inertielle, d’un dispositif GPS et d’un système de navigation de type TERCOM [TERrain COntour Matching], lequel lui permettra de voler à très basse altitude vers sa cible.

Selon les explications données par M. Tuinman, le JSM-SM « répond non seulement aux exigences en matière de frappe navale mais présente également de nombreux avantages complémentaires, comme notamment sa capacité à engager des navires de surface ». Et d’ajouter : « Le développement et la production ultérieure du JSM-SL permettent la participation de l’industrie et des instituts de recherche néerlandais ».

Selon l’échéancier actuel, le JSM-SL, qui « contribue à l’autonomie stratégique de l’Europe », selon le responsable néerlandais, devrait être opérationnel en 2032, soit quand le premier sous-marin de la classe Orka sera remis à la Koninklijke Marine. Quant au projet de doter les deux derniers Walrus de missiles de croisière, il est abandonné.



Auteur : Laurent Lagneau

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Cédric

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