Les Etats-Unis annoncent réduire leur présence militaire en Syrie, estimant avoir lutté avec « succès » contre l’Etat islamique
Par
Le Nouvel Obs avec AFP
Publié le
, mis à jour le
Des soldats américains patrouillent près d’une prison attaquée par des combattants de l’Etat islamique à Hassakeh, en Syrie, le 8 février 2022. BADERKHAN AHMAD/AP/SIPA
Les Etats-Unis ont annoncé vendredi 18 avril réduire de moitié leur présence militaire en Syrie, estimant avoir lutté avec « succès » contre le groupe Etat islamique (EI), même si des groupes djihadistes demeurent actifs dans un pays encore fragile.
Cette décision intervient près de trois mois après l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, défavorable depuis longtemps à la présence américaine sur place et défenseur d’un retour à une politique isolationniste des Etats-Unis.
Les Etats-Unis disposent d’une présence militaire en Syrie depuis des années, notamment dans le cadre de la coalition internationale contre l’EI. La présence américaine en Syrie va être ramenée « à moins d’un millier de soldats dans les mois prochains », sur environ 2 000 actuellement, a déclaré Sean Parnell, le porte-parole du Pentagone, dans un communiqué.
A lire aussi
Récit
Mona, 20 ans, dont 10 dans l’enfer de l’organisation Etat islamique et des camps syriens
Abonné
Lire plus tard
« Cette consolidation démontre les pas importants que nous avons faits pour dégrader l’attrait et les capacités opérationnelles du groupe Etat islamique, dans la région et dans le monde », a-t-il dit, évoquant plus globalement « le succès des Etats-Unis contre l’EI ».
« La Syrie est un bordel, mais elle n’est pas notre amie »
Donald Trump, arrivé au pouvoir à Washington le 20 janvier, est depuis longtemps sceptique sur la présence militaire en Syrie. Et la chute fin décembre de Bachar al-Assad, remplacé à la tête du pays par une coalition menée par des islamistes, n’a pas changé la donne.
« La Syrie est un bordel, mais elle n’est pas notre amie, (…) ce n’est pas notre combat », avait écrit Donald Trump en décembre lors de l’offensive qui avait mis fin à cinquante ans de règne sans partage par le clan Assad.
A lire aussi
Entretien
Syrie, trois mois après la chute du régime : « Al-Charaa doit composer avec les islamistes radicaux et les modérés qui souhaitent que les bars à whisky restent ouverts »
Abonné
Lire plus tard
La prise de contrôle de pans entiers de la Syrie et de l’Irak par l’EI à partir de 2014 a déclenché l’intervention d’une coalition internationale menée par les Etats-Unis visant surtout à soutenir, par les airs, les unités de l’armée irakienne et les Kurdes qui combattaient l’EI au sol.
Mais Washington a alors aussi déployé des milliers de ses soldats pour soutenir ces troupes locales et mener ses propres opérations militaires.
L’armée américaine « va rester prête à mener des frappes »
Après la victoire contre l’EI, déclarée en 2017 en Irak et 2019 en Syrie, une présence militaire américaine est restée sur place – surtout dans le nord-est du pays contrôlé par les forces kurdes – pour s’en prendre aux cellules restantes de groupes djihadistes.
Fin décembre, l’administration de l’ancien président démocrate Joe Biden, alors au pouvoir, avait annoncé avoir augmenté les effectifs américains en Syrie sur les mois précédents, alors que Washington affirmait depuis des années compter 900 militaires sur place.
L’armée américaine « va rester prête à mener des frappes contre ce qu’il reste de l’EI en Syrie », a déclaré vendredi le porte-parole du Pentagone, qui dit maintenir « des capacités importantes dans la région ». Les Etats-Unis disposent d’environ 2 500 soldats en Irak, une présence appelée à diminuer.
La sécurité en Syrie reste précaire depuis la chute de Bachar al-Assad, après près de 14 ans d’une guerre déclenchée par la répression violente de manifestations antigouvernementales en 2011. A la tête de forces de sécurité dominées par d’anciens rebelles islamistes, les autorités syriennes de transition ont la lourde tâche de maintenir la sécurité dans un pays multiethnique et multiconfessionnel où demeurent encore de nombreux groupes armés, parmi lesquels des djihadistes.
Auteur :
Aller à la source