L’édito du 19 juin. De l’Iran à l’Ukraine, le droit international s’efface, le massacre continue

Pendant que les yeux du monde sont braqués sur l’Iran, les massacres continuent. Mardi, 50 personnes ont été tuées lors d’une distribution de nourriture à Gaza. Un char a même ouvert le feu. Selon les informations en provenance de l’enclave palestinienne, 11 victimes supplémentaires se sont ajoutées ce mercredi à la sinistre routine de ces livraisons meurtrières dites « humanitaires ». En Ukraine, la nuit de mardi à mercredi a été meurtrière à Kiev : 28 morts dans des bombardements sur la capitale. D’abord envisagées, des sanctions américaines contre Moscou sont désormais écartées, Donald Trump étant totalement accaparé par le dossier iranien. Le Président américain a cependant adressé une fin de non-recevoir à la proposition de médiation faite par Vladimir Poutine.

Le cynisme du président russe est cependant logique. En Ukraine comme au Proche-Orient, ce qui se joue, c’est une surenchère prédatrice des puissances régionales, déterminées à remodeler le monde selon leurs ambitions. Le droit international, déjà fragilisé, est désormais totalement bafoué : le meurtre politique de dirigeants est même revendiqué sans sourciller. Cette façon de faire, qui ramène au jeu des empires du XIXe siècle, n’a guère de raison de s’arrêter. Pourquoi la Chine, qui revendique Taïwan et multiplie les préparatifs militaires d’invasion, se retiendrait-elle ? Quant à Donald Trump, le président de l’ancien « gendarme du monde », ses intentions échappent désormais à toute lecture.