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Le Rafale F5 pourra emporter 18 missiles Smart Cruiser pour saturer les défenses aériennes ennemies – Zone Militaire

L’une des priorités de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] est de retrouver, au plus tôt, la capacité de neutraliser les défenses aériennes adverses [SEAD – Suppression of Enemy Air Defenses]. Capacité qu’elle a en grande partie perdue avec le retrait du missile antiradar AS-37 MARTEL [Matra Anti-Radar TELévision], alors mis en œuvre par le chasseur-bombardier Jaguar.

L’enjeu est de pouvoir contrer les moyens d’interdiction et de déni d’accès [A2/AD] susceptibles d’affecter la capacité des forces françaises à « entrer en premier » sur un nouveau théâtre ou de contrarier une frappe nucléaire d’ultime avertissement dans le cadre de la dissuasion.

En février, le chef d’état-major de l’armée de l’Air & de l’Espace [CEMAAE], le général Jérôme Bellanger a indiqué que le Rafale porté au standard F5 diposerait d’une capacité SEAD avec une version antiradar du missile de croisière RJ10, développée par MBDA. Celle-ci doit être complétée par un imposant drone de combat [d’une masse à vide de 10 tonnes pour une envergure de 15 mètres], dérivé du démonstrateur nEUROn, mis au point dans les années 2000/10 sous la maîtrise d’œuvre de Dassault Aviation.

Cela étant, à l’occasion du dernier salon international de l’aéronautique et de l’espace du Bourget, la Direction générale de l’armement [DGA] a indiqué que la capacité SEAD du Rafale F5 reposerait également sur le missile Smart Cruiser de MBDA.

Comme l’a expliqué l’ingénieur en chef de l’Armement [ICA], responsable du segment « armements air-air et air-sol » au sein de l’unité de management « combat aérien », l’objectif est de permettre à un Rafale F5 de saturer les défenses sol-air ennemies, voire de les détruire, en tirant un grand nombre de missiles Smart Cruiser, ces derniers ayant la capacité de voler en essaim et de se disperser à l’approche des cibles qui leur auront été désignées.

Pour cela, le Rafale F5 sera doté de trois systèmes « hexalaucher » pouvant chacun embarquer six Smart Cruiser. Soit un total de dix-huit missiles, qui, par ailleurs, resteront en liaison avec l’avion – soit pour donner des informations à l’équipage, soit pour recevoir de nouvelles instructions en fonction de l’évolution tactique – jusqu’à leur objectif final.

« Dans le cadre du programme Armement Air-Sol Futur [AASF], le missile Smart Cruiser doit contribuer à donner au Rafale F5 une capacité de suppression des défenses aériennes ennemies et donc renforcer sa capacité d’entrer en premier », a résumé la DGA.



Auteur : Laurent Lagneau

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Cédric

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