Le nouveau régime syrien saisit 4 millions de pilules de captagon à Lattaquié, fief du clan Assad
Par
Le Nouvel Obs avec AFP
Publié le
, mis à jour le
Un membre des forces de sécurité en train de vider un sac de captagon dans les environs de Damas, le 19 janvier 2025. BAKR ALKASEM / AFP
Le ministère syrien de l’Intérieur a annoncé ce samedi 12 avril la saisie de quelque 4 millions de pilules de captagon dissimulées dans des entrepôts du port de Lattaquié, prêtes à être exportées. Sur Telegram, le département de lutte contre les stupéfiants a indiqué avoir intercepté « près de quatre millions de comprimés de captagon, cachés de manière professionnelle à l’intérieur de cinq mille barres métalliques ».
Les autorités ont affirmé avoir engagé « les procédures légales nécessaires », sans toutefois préciser la destination du chargement.
A lire aussi
Critique
« Syrie : la chute du clan Assad », un pays en clair-obscur
Lire plus tard
Stocks considérables
La région côtière de Syrie, où se situe Lattaquié, est le berceau du clan du président déchu Bachar al-Assad. Le pouvoir de Bachar al-Assad, qui a transformé la Syrie en narco-Etat, était notoirement connu pour produire du captagon, une amphétamine dérivée d’un médicament censé traiter la narcolepsie ou les troubles du déficit de l’attention. Après la chute d’Assad le 8 décembre, les nouvelles autorités ont mis au jour des stocks considérables de captagon dans des entrepôts ou d’anciennes installations militaires.
A lire aussi
Portrait
« Il s’est syrianisé, tout en gardant son idéologie islamiste » : de djihadiste à président, Ahmed al-Charaa à l’épreuve du pouvoir
Lire plus tard
Les revenus générés par la vente de cette drogue de synthèse ont financé le pouvoir d’Assad tout au long de la guerre syrienne, déclenchée en 2011. La Syrie est ainsi devenue l’un des plus grands producteurs mondiaux de stupéfiants, et le captagon sa principale exportation, dépassant à lui seul toutes ses exportations légales réunies, selon des estimations basées sur des données officielles collectées par l’AFP lors d’une enquête menée en 2022.
Le 16 mars, les autorités irakiennes avaient saisi 7 millions de pilules de captagon (soit 1,1 tonne) dissimulés dans des planches à repasser, acheminées depuis la Syrie via la Turquie voisine, le « plus important » coup de filet de ces dernières années.
Auteur :
Aller à la source