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Le ministère des Armées confirme son intention de se doter de 2 avions suédois d’alerte avancée GlobalEye – Zone Militaire

La Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30 ne prévoit pas le renouvellement des quatre avions E-3F SDCA [Système de Détection et de Commandement Aéroporté, communément appelés AWACS] actuellement mis en œuvre par l’armée de l’Air & de l’Espace, ces appareils, constamment modernisés, devant rester en service jusqu’en 2035.

Pour autant, la question de leur remplacement a régulièrement été évoquée depuis quelques mois. Comme encore en novembre dernier.

Ainsi, dans son avis sur les crédits alloués au programme 146 « Équipement des forces – Dissuasion », le député François Cormier-Bouligeon a estimé que le renouvellement de cette capacité ne pouvait attendre dix ans de plus car cela ne serait « pas opportun non seulement d’un point de vue opérationnel mais également financier », le coût du maintien en condition opérationnel des quatre E-3F SDCA étant appelé à augmenter significativement en raison de leur « grand » âge [45 ans de service en 2035, ndlr].

Deux solutions sont possibles : l’E-7 Wedgetail de Boeing [choisie par la Royal Air Force et l’Otan… mais remise en cause par le Pentagone] et le Saab GlobalEye. Pour M. Cormier-Bouligeon, la seconde serait préférable… Il n’est d’ailleurs pas le seul à le penser, certains ayant même imaginé que le système suédois pourrait être installé à bord d’un Falcon 10X de Dassault Aviation.

Mais ce n’est pas cette solution que la Direction générale de l’armement [DGA] a retenue… puisque, ce 18 juin, cette dernière a signé une déclaration d’intention avec Saab en vue d’acquérir deux avions Bombardier Global 6000/6500 dotés du système GlobalEye. Le texte évoque également une option pour deux exemplaires de plus.

« Une procédure de notification définitive pour achever la passation de marché va suivre. La DGA a déclaré qu’un contrat devrait être finalisé dans les prochains mois », a précisé Saab, via un communiqué.

« Nous saluons l’annonce faite aujourd’hui par la France de son intention d’acquérir [le système] GlobalEye, ce qui permettra d’améliorer la connaissance de la situation et la détection des menaces des forces armées françaises dans les domaines aérien, terrestre et maritime. Notre solution permettra à la France de conserver un contrôle souverain de ses capacités aériennes d’alerte avancée et de contrôle », s’est félicité Micael Johansson, le PDG du groupe suédois.

Dans un second communiqué, Saab a annoncé avoir conclu un accord cadre avec Sabena Technics pour « réaliser des modifications sur l’avion de surveillance et de contrôle aérien GlobalEye ».
« Cela renforce l’engagement de Saab à collaborer avec l’industrie française tout en soutenant l’expansion de notre capacité de modification pour répondre à la demande croissante du système GlobalEye. Sabena technics possède l’expertise et l’expérience nécessaires pour assurer ce soutien », a fait valoir l’industriel.

Or, le type d’appareil concerné n’est autre que le Global 6000/6500 de Bombardier. « La transformation de la cellule en plateforme GlobalEye implique un travail techniquement complexe qui nécessite un personnel hautement qualifié et dévoué », a souligné Saab.

En avril, le PDG de Dassault Aviation, Éric Trappier, avait déploré le choix éventuel du Global 6000/6500 aux dépens du Falcon 10X.

« Ça m’embêterait quand même que mon concurrent canadien, même si j’ai beaucoup de respect pour mes concurrents, rentre dans le domaine de la défense. Et ça m’embêterait que Saab, qui n’est pas une société particulièrement française mais que j’apprécie, vienne faire du travail sur un Bombardier. Je pense qu’il serait beaucoup plus intelligent de faire travailler les gens qui travaillent déjà sur les Falcon en région Aquitaine et ailleurs plutôt que de travailler sur un avion canadien », avait-il dit, lors d’une audition à l’Assemblée nationale.

Pour rappel, la solution GlobalEye comprend une suite de capteurs résilients au brouillage électronique, un radar à longue portée Erieye ER, un radar à antenne active SeaSpray [fourni par Leonardo] et une boule optronique. Il permet de collecter des données dans un rayon de 400 km, puis de les fusionner d’un système de commandement et de contrôle [C2] multi-domaines.



Auteur : Laurent Lagneau

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Cédric

Depuis 1998, je poursuis une introspection constante qui m’a conduit à analyser les mécanismes de l’information, de la manipulation et du pouvoir symbolique. Mon engagement est clair : défendre la vérité, outiller les citoyens, et sécuriser les espaces numériques. Spécialiste en analyse des médias, en enquêtes sensibles et en cybersécurité, je mets mes compétences au service de projets éducatifs et sociaux, via l’association Artia13. On me décrit comme quelqu’un de méthodique, engagé, intuitif et lucide. Je crois profondément qu’une société informée est une société plus libre.

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