Forces

Le ministère des Armées a confirmé la commande de six premiers drones aériens VSR-700 pour la Marine – Zone Militaire

En 2017, la Direction générale de l’armement [DGA] confié à Airbus Helicopters et à Naval Group la direction du programme SDAM [Système de drone aérien pour la Marine], avec l’objectif d’équiper, à terme, les frégates dites de premier rang de la Marine nationale, en complément de leur hélicoptère embarqué.

Par la suite, Airbus Helicopters développa un démonstrateur – le VSR-700 – à partir de l’hélicoptère civil léger Cabri G2, conçu par la PME française Guimbal. Mais l’enjeu de ce programme ne devait pas se limiter à développer un nouveau drone aérien embarqué… mais aussi à valider une technologie censée permettre à un tel appareil d’apponter automatiquement sur un navire de surface quel que soit l’état de la mer.

Pour cela, Airbus Helicopters a intégré sa technologie Deckfinder au VSR-700. Ce système permet en effet de lancer et de récupérer automatiquement un drone avec une précision de 10 à 20 cm, dans des conditions difficiles et indépendamment des dispositifs de géolocalisation par satellite [GNSS].

La capacité de mettre en œuvre un drone depuis un navire « avec une forte dynamique et de forts angles de roulis et tangage n’étant pas disponible actuellement sur le marché européen, elle constitue l’enjeu technique principal de l’étude de levée de risques. Pour rappel, l’objectif d’état-major exprime le besoin de décoller et apponter sur des bâtiments de la Marine, en particulier FREMM et FDI, allant jusqu’à force 5 pour l’état de la mer », avait alors expliqué un rapport parlementaire.

Cependant, après quelques péripéties techniques, le SDAM n’échappa pas aux doutes, certains ayant estimé qu’il n’apporterait pas de capacités « décisives » par rapport au drone aérien Serval [nom donné au S-100 Camcopter de Schiebel], déjà en service au sein de l’Aéronautique navale. Et cela parce qu’il n’était alors pas prévu de l’utiliser pour des usages offensifs.

Quoi qu’il en soit, la Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30 confirma ce programme, en précisant que la Marine nationale allait en recevoir dix SDAM avant 2030, la « cible » totale ayant été fixée à quinze exemplaires à l’horizon 2035.

Après deux campagnes d’essais réussies [l’une réalisée depuis le navire de soutien civil VN Partisan, l’autre depuis la frégate multimissions Provence], le SDAM vient de franchir une nouvelle étape à l’occasion du salon international de l’aéronautique et de l’espace du Bourget.

En effet, le 17 juin, la DGA a signé un accord-cadre avec Airbus Helicopters et Naval Group en vue d’acquérir six VSR-700, pour un montant qui n’a pas été précisé. Ces appareils équiperont quatre des huit FREMM ainsi que deux des cinq futurs frégates de défense et d’intervention [FDI, classe Ronarc’h].

Probablement que d’autres commandes suivront à l’avenir, étant donné que le ministère des Armées avait indiqué, il y a quelques temps, que le SDAM allait offrir une « capacité complémentaire » non seulement aux FREMM et aux FDI mais également aux frégates de défense aérienne [FDA], aux porte-hélicoptères amphibies [PHA] et à la « future génération de patrouilleurs ».

En attendant, a précisé la DGA, cet accord encadre « l’acquisition des systèmes VSR700, pour les besoins français et des pays partenaires ainsi que la contractualisation au nom et pour le compte des nations intéressées ».

La version du VSR-700 choisie n’intègre pas de capacités de lutte anti-sous-marine, alors qu’une telle configuration a été dévoilée par Airbus Helicopters lors du salon Euronaval 2024.

Outre le drone aérien, le SDAM comprend aussi le système de mission Steeris [ex-I4drones], développé par Naval Group.

« Le VSR700 dans sa version finale apportera une capacité inédite à la Marine nationale grâce à ses capteurs optimisés pour l’utilisation en milieu marin. Il est déployable à environ 150 kilomètres du bâtiment porteur avec une autonomie de huit heures », a précisé la DGA.

Pour rappel, pouvant voler pendant 8 heures à 5 000 mètres d’altitude et à la vitesse de 185 km/h grâce à un moteur de 145 ch, le VSR-70 est équipé d’un radar Diades C-Ranger 200, d’une boule optronique Wescam MW-10 et d’un récepteur AIS. La DGA n’écarte pas, à l’avenir, de le doter d’autres charges utiles, comme des bouées acoustiques SonoFlash.



Auteur : Laurent Lagneau

Aller à la source

Cédric

Depuis 1998, je poursuis une introspection constante qui m’a conduit à analyser les mécanismes de l’information, de la manipulation et du pouvoir symbolique. Mon engagement est clair : défendre la vérité, outiller les citoyens, et sécuriser les espaces numériques. Spécialiste en analyse des médias, en enquêtes sensibles et en cybersécurité, je mets mes compétences au service de projets éducatifs et sociaux, via l’association Artia13. On me décrit comme quelqu’un de méthodique, engagé, intuitif et lucide. Je crois profondément qu’une société informée est une société plus libre.

Cédric has 6675 posts and counting. See all posts by Cédric