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Le français Daher assure être capable de faire voler un drone MALE d’ici six mois – Zone Militaire

Le 17 juin, à l’occasion du salon international de l’aéronautique et de l’espace, la Direction générale de l’armement [DGA] a signé des conventions de subventions avec cinq industriels en vue de développer des drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] pour les opérations dites du « bas du spectre ».

« Les récents conflits de haute intensité ont mis en exergue la nécessité de disposer de drones avec les spécificités suivantes : longue endurance à moyenne altitude, bas coût, modularité, multi-missions, résistance au brouillage, capacités de déploiement rapide », a justifié la DGA, via un communiqué.

Aussi, a-t-elle poursuivi, la « signature de ces conventions auprès de cinq acteurs, émergents et confirmés, marque une étape décisive dans l’accélération de la stratégie du ministère des Armées en matière de drones MALE », laquelle suit une approche « agile et collaborative ».

L’objectif est ainsi de favoriser « l’émulation » entre les industriels retenus, ce qui permettra de trouver la « meilleure solution opérationnelle en respectant les contraintes de temps et de coût » tout en ouvrant de nouvelles perspectives pour l’exportation. Les démonstrateurs de drones devront être prêts à voler dès 2026.

Outre Turgis & Gaillard avec l’Aarok, la DGA a signé des conventions de subventions avec Fly’R pour le R2-600 MALE, avec sa voilure rhomboïde, AURA-AERO pour l’Enbata, dont l’endurance devrait être de 55 heures, SE Aviation pour le DRIADE et Daher… qui ne propose pas de drone dans son catalogue. Du moins pas encore.

Vingt-quatre heures après avoir signé cette convention de subvention, l’industriel a fait connaître la solution qu’il entend développer, tout en assurant qu’il était « capable de produire des drones en volumes significatifs avant la fin de la décennie ».

Ainsi, Daher s’est associé avec Thales pour proposer une « solution ‘plug & fly’ crédible et immédiatement opérationnelle basée sur une plateforme CS 23 certifiée »

Pour rappel, la certification CS 23 concerne les avions légers ayant une masse maximale au décollage de 5 670 kg et une capacité, elle aussi maximale, de 9 passagers, comme le TBM 910/960 [voir photo ci-dessus].

« Compatible avec les systèmes électroniques de défense français et ‘ITAR Free’ [c’est-à-dire non soumise à la réglementation américaine, ndlr], cette plateforme éprouvée offre une base robuste, fiable et adaptable, avec une grande polyvalence : pouvant être pilotée ou dronisée, elle garantit une évolution progressive, sécurisée et certifiée dans tous types d’espaces aériens, y compris au-dessus de zones habitées ou de théâtres d’opérations hostiles », fait valoir Daher, sans toutefois préciser le type d’avion [TBM ou Kodiak] qu’il entend « droniser ».

Quant à Thales, son rôle consiste à fournir les stations de contrôle, la liaison de données et les commandes de vol. En outre, Daher n’a pas précisé si sa solution permettra de disposer d’un drone armé.

Si la DGA demande aux cinq industriels de mettre au point un démonstrateur capable de voler d’ici la fin 2026, Daher assure être en mesure de réaliser une « démonstration de vol téléopéré en seulement six mois », soit « bien en-deçà des dix-huit mois prévus dans l’appel à projet ».

Selon Pascal Laguerre, le responsable de la technologie chez Daher, avec cette solution « Plug & Fly », il est possible de transformer « rapidement » un avion existant « en une plateforme autonome ou téléopérée, sans repenser tout l’architecture ».

« Cette approche permet une intégration simplifiée et une mise en service accélérée, répondant concrètement aux attentes du ministère des Armées en matière de réactivité, de modularité et de souveraineté technologique », fait-il valoir.

Reste à voir si Daher prendra les autres concurrents de vitesse, à commencer par Turgis & Gaillard, l’Aarok étant désormais prêt à prendre son envol, après une campagne d’essais au sol de plusieurs mois.

Photo : Daher



Auteur : Laurent Lagneau

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Cédric

Depuis 1998, je poursuis une introspection constante qui m’a conduit à analyser les mécanismes de l’information, de la manipulation et du pouvoir symbolique. Mon engagement est clair : défendre la vérité, outiller les citoyens, et sécuriser les espaces numériques. Spécialiste en analyse des médias, en enquêtes sensibles et en cybersécurité, je mets mes compétences au service de projets éducatifs et sociaux, via l’association Artia13. On me décrit comme quelqu’un de méthodique, engagé, intuitif et lucide. Je crois profondément qu’une société informée est une société plus libre.

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