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Le drone MALE français Aarok est fin prêt pour son premier vol – Zone Militaire

Depuis qu’il a été dévoilé par la PME Turgis & Gaillard lors de l’édition 2023 du salon de l’aéronautique et de l’espace du Bourget, le drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] Aarok a franchi plusieurs étapes sans pour autant avoir effectué son vol inaugural.

Ainsi, en avril 2024, cet appareil a entamé une longue campagne d’essais au sol, avec la mise en route de son moteur. Puis, en février, il a enchaîné avec « premiers essais de roulage », avec toutefois un pilote à son bord afin de s’affranchir des « autorisations administratives » nécessaires dès lors qu’il s’agit d’un drone affichant une masse au décollage supérieure à 5 tonnes.

Entre-temps, l’Aarok a fait l’objet d’un premier marché notifié à Turgis & Gaillard par la Direction de la maintenance aéronautique [DMAé] du ministère des Armées, cette dernière ayant l’intention d’étudier le concept de drone « certifiable mais non certifié ».

Quoi qu’il en soit, le moment où l’Aarok prendra son envol pour la première fois ne devrait pas tarder. Via un communiqué diffusé ce 11 avril, Turgis & Gaillard a en effet annoncé que ce drone venait d’achever avec succès sa campagne d’essais de roulage à grande vitesse sur l’aérodrome de Blois-Le Breuil.

« Ce jalon technique, préalable au premier vol, consacre quatre années d’efforts industriels menés dans un esprit d’innovation, de résilience et de souveraineté », a souligné la PME française.

Autorisé par la Direction générale de l’aviation civile [DGAC], le prototype Aarok, immatriculé F-WROK, a donc mené des essais ayant permis de valider une « stabilité aérodynamique exemplaire », des « performances d’accélération supérieures aux prévisions », une « endurance et un freinage maîtrisés sur longue distance » ainsi que la « robustesse » de ses systèmes en « configuration de puissance maximale ».

« Avec cette campagne réussie, Turgis & Gaillard confirme que le programme Aarok est prêt pour son premier vol. Le prototype sera présenté pour la première fois au public lors du Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace du Bourget », a précisé l’industriel.

Pour rappel, grâce à un turbopropulseur « sobre » développant une puissance de 1 200 chevaux, l’Aarok devrait avoir une endurance supérieure à 24 heures. Doté d’un capteur optronique de grande dimension, d’une charge électromagnétique et d’un radar multimode, il pourra emporter jusqu’à 1,5 tonne de munitions. Conçu sans composant américain [ITAR Free], son coût serait de l’ordre de 5 à 10 millions d’euros.

Outre l’intérêt que lui portent l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] et l’armée de Terre, l’Aarok n’a fait l’objet d’aucune commande pour le moment… alors que l’EuroDrone n’a toujours pas effectué son premier vol, alors que le projet dont il est issu a été lancé il y a près de douze ans. À noter que le drone de Turgis & Gaillard a récemment été présenté à une délégation de la force aérienne royale saoudienne, alors Riyad envisage l’achat de 200 MQ-9B SkyGuardian américains.



Auteur : Laurent Lagneau

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