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Le chantier naval français Ocea va livrer 40 patrouilleurs FPB 110 à la garde côtière des Philippines – Zone Militaire

Devant faire face aux visées de Pékin sur plusieurs de leurs îlots et récifs en mer de Chine méridionale, les Philippines ont entrepris de renforcer leurs capacités navales, longtemps négligées pour des raisons budgétaires.

Ainsi, deux frégates de 2 600 tonnes, appartenant à la classe José Riza, ont été livrées à la marine philippine par Hyundai Heavy Industries en 2020 et en 2021.

Puis, le 22 mai, le président philippin, Ferdinand Marcos Jr., a officiellement prononcé l’admission au service actif de la frégate BRP Miguel Malvar, un navire de 3 200 tonnes de conception sud-coréenne. Celui-ci devrait être bientôt suivi par bâtiment similaire, le BRP Diego Silang.

La modernisation de la marine philippine passe également par la mise en œuvre de drones de surface. Elle dispose en effet d’au moins cinq exemplaires, à savoir quatre MANTAS T-12 et un Devil Ray T-38, fournis par Maritime Tactical Systems [MARTAC] grâce à une aide financière des États-Unis.

Souhaitant établir une « intimité stratégique » avec les Philippines avec lesquelles elle partage la « même vision d’un Indopacifique libre et ouvert », la France est aussi impliquée dans le renforcement des capacités maritimes de l’archipel.

Ainsi, en novembre dernier, la présidence philippine a validé l’achat de quarante patrouilleurs « rapides » pour la garde côtière, grâce à une « aide publique au développement de 25,8 milliards de pesos [environ 410 millions d’euros] » consentie par la France. Et de souligner que cette annonce « constituait un investissement important dans le renforcement de la défense maritime du pays ».

L’industriel retenu pour ce commande n’avait pas été précisé à l’époque. Cependant, en raison de ses liens avec les Philippines, auxquelles il avait déjà fourni quatre patrouilleurs rapides de 24 mètres [classe Boracay] et un patrouilleur hauturier [classe Gabriela Silang], le français Ocea était donné favori.

Effectivement. Via un communiqué publié le 22 mai, le chantier naval vendéen a fait savoir qu’il venait de signer un contrat visant à livrer quarante patrouilleurs de 35 mètres de type FPB 110 MKII à la garde côtière philippine. Le montant de cette commande, qui comprend également des services de logistique et de maintenance, n’a pas été précisé.

Construit en aluminium [une spécificité d’Ocea, ndlr], le patrouilleur FPB 110 est mis en ְœuvre par un équipage de dix-sept marins. Pouvant naviguer à une vitesse maximale de 35 nœuds, il est équipé de radars associés à des systèmes optroniques ainsi que d’une embarcation semi-rigide pour effectuer les contrôles en mer. Son autonomie est de 700 nautiques [à la vitesse moyenne de 12 nœuds].

D’après le communiqué publié par Manille en novembre, vingt de ces patrouilleurs seront construits aux Philippines, où Ocea a déjà investi 25 millions d’euros dans un chantier naval.

Selon le commandant de la Garde côtière des Philippines, l’amiral Ronnie Gavan, l’objectif est de disposer d’au moins deux patrouilleurs « suffisamment rapides » dans chaque district maritime afin de « lutter contre contre la contrebande, le trafic de drogue, la piraterie, la pêche illégale et d’autres formes de criminalité maritime ».

Photo : OCEA



Auteur : Laurent Lagneau

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