L’armée taïwanaise fait une démonstration de force avec ses nouveaux systèmes d’artillerie M142 HIMARS – Zone Militaire
La République populaire de Chine [RPC] ne fait pas mystère de sa volonté de mettre la main sur Taïwan, qu’elle considère comme étant une île « rebelle », y compris par la force si nécessaire. D’où la pression militaire constante et progressive qu’elle exerce sur Taipei.
Quelle forme prendrait une possible action de l’Armée populaire de libération [APL] ? Plusieurs scénarios – susceptibles de se compléter, voire de s’enchaîner, sont évoqués…
Il est ainsi question d’un blocus, associé à des actes relevant de la guerre hybride, de frappes massives contre les centres névralgiques de Taïwan [y compris les lieux de pouvoirs] et, éventuellement d’une vaste opération amphibie. La récente apparition, au large de la ville de Zhanjiang [province chinoise de Guangdong], suggère que la dernière option est sérieusement envisagée.
Pour se défendre, Taïwan mise sur la stratégie dite du « porc-épic », animal qui, quand il se sent en danger, déploie ses piquants pour dissuader ses prédateurs.
« La douleur de marcher sur les piquants de l’animal devient le principal obstacle à son écrasement », a ainsi récemment résumé le Taipei Times.
Le système d’artillerie M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System] pourrait être l’un de ces « piquants ». En 2020, la première adminstration du président Trump avait autorisé Taïwan à en acquérir 11 exemplaires auprès de Lockheed-Martin.
Le montant du devis s’élevait alors à 436 millions de dollars, cette somme comprenant aussi la livraison de roquettes GMLRS-U guidées par GPS et de 64 missiles balistiques tactiques ATACMS [Army Tactical Missile System], d’une portée théorique de 300 km alors que la largeur du détroit de Formose est de 160 km.
Ce n’est qu’en novembre dernier que ces 11 M142 HIMARS ont été livrés à l’armée taïwanaise qui, dans l’intervalle, a commandé 18 exemplaires de plus.
Quoi qu’il en soit, ce 12 mai, soit six mois les avoir reçus, l’armée taïwanaise a effectué une démonstration de force avec ses 11 M142 HIMARS, chacun d’entre eux ayant simultanément tiré 3 roquettes de 227 mm. Toutefois, selon la presse locale, elle n’a « fourni aucun détail sur le déroulement » de cet exercice… si ce n’est que le « fournisseur américain » avait « envoyé du personnel sur place pour aider à résoudre tout problème technique éventuel ».
A priori, selon un rapport du ministre taïwanais de la Défense, les 18 M142 HIMARS supplémentaires devraient lui être livrés en 2026, soit avec un an d’avance par rapport au calendrier prévu.
Cela étant, la hausse des dépenses militaires n’a pas toujours bonne presse au sein de l’opinion publique taïwanaise…. même si la situation tend à évoluer peu à peu. La semaine passé, Focus Taïwan fait état d’un sondage selon lequel 51 % des personnes interrogées ont dit être favorables à une « augmentation du budget de la Défense » et 33 % ont « identifié la menace de la comme la principale préoccupation de sécurité nationale du pays au cours des cinq prochaines années ».
« C’est la première fois que le soutien à l’augmentation du budget de la défense dépasse 50 % », a relevé l’INDSR, un groupe de réflexion soutenu par le ministère de la Défense nationale de Taïwan.
Photo : Archive
Auteur : Laurent Lagneau
Aller à la source