L’armée israélienne affirme « être déployée dans le sud de la Syrie » en soutien aux Druzes, après des violences confessionnelles
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Le Nouvel Obs avec AFP
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Des soldats israéliens en opération le long de la frontière syrienne, le 13 décembre 2024. IDF/GPO/SIPA
L’armée israélienne a annoncé ce samedi 3 mai être déployée dans le sud de la Syrie, où elle se dit prête à intervenir pour protéger des villages druzes, après des heurts meurtriers en début de semaine entre forces loyalistes et membres de cette minorité religieuse.
L’armée israélienne « est déployée dans le sud de la Syrie et est prête à empêcher l’entrée de forces hostiles dans la zone des villages druzes », indique un communiqué militaire sans plus de précisions sur le nombre de troupes israéliennes en Syrie, ni l’étendue de ce déploiement.
L’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie a appelé ce samedi Israël à « cesser immédiatement » ses attaques contre ce pays, après de nouvelles frappes de l’armée israélienne dans la nuit de vendredi à ce samedi.
« Je condamne fermement les violations continues et croissantes de la souveraineté de la Syrie par Israël, y compris les multiples frappes aériennes à Damas et dans d’autres villes », a indiqué Geir Pedersen dans un communiqué, demandant « que ces attaques cessent immédiatement et qu’Israël cesse de mettre en danger les civils syriens et respecte le droit international ainsi que la souveraineté, l’unité, l’intégrité territoriale et l’indépendance de la Syrie ».
Des Druzes admis dans un hôpital israélien
Tsahal ajoute que dans la nuit de vendredi à ce samedi, « cinq citoyens druzes syriens ont été évacués pour recevoir des soins médicaux en Israël […] après avoir été blessés en territoire syrien ». Selon l’armée israélienne, 15 Druzes syriens ont ainsi été admis dans un hôpital de Safed (nord d’Israël) pour y être soignés après avoir été blessés en Syrie depuis mercredi.
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Selon un responsable druze local dans la province de Soueïda, « il n’y a eu aucun déploiement de soldats israéliens » dans cette zone, bastion de la minorité druze dans le sud de la Syrie. « Leur présence serait limitée à la province de Quneitra, où ils ont établi des positions après la chute du régime [de Bachar] al-Assad » en décembre, a-t-il dit à l’AFP.
De même source, les cinq évacués, mentionnés par l’armée israélienne « ont été blessés lors d’affrontements à Sahnaya, près de Damas, et ont été transportés en voiture jusqu’au village de Hadar, où les forces israéliennes les ont pris en charge ». Les blessés « craignaient d’être envoyés dans des hôpitaux à Damas, par peur d’être arrêtés » par les forces de sécurité, a dit cette source.
Tsahal déployé sur le Golan syrien depuis la chute d’al-Assad
Le village de Hadar est à cheval sur la zone théoriquement démilitarisée à l’est de la ligne de cessez-le-feu de 1973 entre la Syrie et Israël sur le Golan syrien dont Israël occupe une partie depuis 1967, qu’il a annexée en 1981.
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L’armée israélienne s’est déployée dans cette zone après la chute du dirigeant syrien Bachar al-Assad en décembre, considérant avec la plus grande méfiance les nouvelles autorités de Damas, issues de la mouvance djihadiste.
Le 2 mai, Israël a bombardé les abords du palais présidentiel à Damas, après que le chef de la minorité druze, protégée par le pouvoir israélien, a accusé le pouvoir du nouveau président syrien Ahmed al-Charaa de « génocide ». A l’aube, « des avions de combat ont frappé les environs du palais » présidentiel à Damas, avait annoncé l’armée israélienne sur Telegram.
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