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L’Arabie saoudite va commander des équipements militaires américains pour 142 milliards de dollars – Zone Militaire

Il y a exactement huit ans, à la faveur d’une visite du président Trump à Riyad, l’Arabie saoudite avait pris l’engagement d’acquérir des équipements militaires américains pour un montant, record, de 109 milliards de dollars. Cet accord marquait un retour aux fondamentaux de la politique étrangère américaine, l’administration Obama [2009-17] ayant fait le choix d’adopter une attitude plus souple à l’égard de l’Iran, quitte à inquiéter, si ce n’est à mécontenter, les monarchies sunnites du golde Persique.

Cependant, l’année suivante, l’engagement militaire saoudien au Yémen et, surtout, l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, suscitèrent une certaine hostilité du Congrès à l’endroit de Riyad. Puis, en 2021, l’administration Biden imposa au royaume un embargo sur les ventes d’armes « offensives »… Embargo qui ne fut levé qu’en août 2024, les réalités politiques ayant fini par prendre le dessus.

Aussi, sur les 109 milliards de dollars d’achats annoncés en 2017, seulement 14,5 milliards purent effectivement se concrétiser. Et l’attitude de Washington poussa Riyad à considérer d’autres fournisseurs potentiels, comme la France [avec une commande potentielle de 54 Rafale], la Corée du Sud [acquisition du système de défense aérienne Cheongung II pour 3,2 milliards de dollars] et… la Chine.

De retour à la Maison Blanche, M. Trump a visiblement repris les affaires là où il les avait laissées en janvier 2021. Fin avril, l’agence Reuters avança que les États-Unis s’apprêtaient à proposer à l’Arabie saoudite des contrats d’armement pour plus de 100 milliards de dollars. Ce montant était loin du compte.

En effet, ce 13 mai, lors d’une nouvelle visite de M. Trump à Riyad dans le cadre d’une tournée diplomatique au Moyen-Orient, la Maison Blanche a annoncé que les États-Unis et l’Arabie saoudite venaient de conclure le « plus important accord de vente d’équipements militaires de l’histoire », avec un montant ayant atteint les 142 milliards de dollars.

« Les ventes que nous avons l’intention de réaliser se répartissent en cinq grandes catégories, à savoir : le développement des forces aériennes et des capacités spatiales, la défense aérienne et antimissile, la sécurité maritime et côtière, la sécurité des frontières et la modernisation des forces terrestres ainsi que la mise à niveau des systèmes d’information et de communication », a indiqué la présidence américaine, sans préciser la nature des équipements vendus.

Cette liste est, peu ou prou, la même qui avait été donné en 2017, à la différence qu’elle ne mentionne pas la « lutte contre le terrorisme ».

Ces contrats d’armement s’inscrivent dans un « accord de partenariat stratégique et économique » d’un montant total de 600 milliards de dollars.

Parmi les équipements susceptibles d’être commandés par Riyad, il est probable que les drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9B SkyGuardian [ou SeaGuardian] de General Atomics en fassent partie étant donné qu’il a été question, pendant un temps, d’un possible contrat d’une valeur de 20 milliards de dollars.

Le F-15EX [ou Eagle II] pourrait être sur la liste, cet appareil ayant été proposé à la Force aérienne royale saoudienne [RSAF] par Boeing en mai 2024. De même que le chasseur-bombardier F-35A de Lockheed-Martin. Des sources de l’agence Reuters ont fait état de « discussions » sur une possible commande saoudienne… mais rien ne dit qu’elles aboutiront, en raison du « Qualitative Military Edge » [QME, avantage militaire qualitatif], lequel impose aux États-Unis de garantir à Israël la supériorité militaire au Moyen-Orient.

Pour le moment, l’une des rares certitudes est que l’Arabie saoudite obtiendra un lot de 1 000 missiles air-air AIM-120C8 AMRAAM pour un coût estimé à 3,5 milliards de dollars, un avis autorisant cette vente potentielle ayant été émis par la Defense Security Cooperation Agency [DSCA, chargé des exportations d’équipements militaires américains, ndlr] le 2 mai.



Auteur : Laurent Lagneau

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Cédric

Depuis 1998, je poursuis une introspection constante qui m’a conduit à analyser les mécanismes de l’information, de la manipulation et du pouvoir symbolique. Mon engagement est clair : défendre la vérité, outiller les citoyens, et sécuriser les espaces numériques. Spécialiste en analyse des médias, en enquêtes sensibles et en cybersécurité, je mets mes compétences au service de projets éducatifs et sociaux, via l’association Artia13. On me décrit comme quelqu’un de méthodique, engagé, intuitif et lucide. Je crois profondément qu’une société informée est une société plus libre.

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