La jeune génération marquée par les 80 ans de la reddition à Reims : « On doit porter la voix de l’unité »
De nombreux jeunes ont participé à la commémoration des 80 ans de la reddition, signée le 7 mai 1945 à Reims, et actant la fin de la Seconde Guerre mondiale. En 2025, 80 ans après, ils veulent comprendre, pour faire vivre la mémoire des anciens et préparer l’avenir.
On s’y croirait presque. Autour de nous, au pied de la porte de Mars à Reims (Marne), ce 7 mai 2025, des campements, des militaires, des Jeep et des Harley Davidson kaki à profusion. Et de nombreux jeunes intéressés par ce moment d’Histoire qu’est le 80e anniversaire de la reddition. Il y a 80 ans, jour pour jour, c’est en effet à Reims qu’a été signée à 2h41 du matin la capitulation totale de l’Allemagne nazie au quartier général des forces alliées.
Des amoureux de l’Histoire, dont les âges varient, et parmi lesquels on trouve toutes les générations. Originaire de l’Aisne, quadragénaire, Dorothée Borgne fait partie, avec son compagnon, de l’association Memory of War 44/45. Elle nous raconte « être tombée dedans« , dans cette passion, après avoir rencontré son compagnon, dont les deux grands-pères ont participé à la Seconde Guerre mondiale.
À eux deux, ils parlent d’une réelle « obligation de mémoire » : « C’est un devoir de mémoire, ou peut-être même une obligation de mémoire « , qui dépasse les ententes de la transmission, et auquel ce « musée à ciel ouvert » participe.
Une voiture historique qui servait en 1945 aux déplacements rapides des forces américaines.
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© France Télévisions
Même si elles n’ont pas vécu la fin de la guerre, et n’ont connu que la paix en France, d’autres générations sont également touchées par cet événement et fières du rôle que Reims a joué dans celui-ci. Édouard Chatelain a 30 ans. Il confie que le but de sa présence aujourd’hui à Reims, 80 ans après la reddition « est de ne jamais oublier ce qu’il s’est passé » et de fêter la victoire dans le monde. Cet attachement pour cet événement lui a été transmis par son père. Preuve de la nécessité de faire perdurer ce devoir de mémoire qui pourra par la suite, être transmis par les nouveaux passionnés.
Lui ne fait pas partie d’une association, comme le couple de passionnés, mais se regroupe avec des amis avec qui ils partagent la même passion. Habillés en uniforme kaki, des uniformes d’époque, ils se fondent dans la masse. De même, les véhicules sont historiques et ont été refaits de A à Z « jusqu’au dernier boulon », précise Édouard.
La jeune génération à l’écoute, lors de la commémoration des 80 ans de la reddition à Reims.
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© France Télévisions
Rencontrée en marge des célébrations officielles, cette jeune étudiante confirme que ce n’est pas par hasard si elle se trouve ici. « Selon moi, c’est important de savoir représenter notre nation et de perpétuer la mémoire de ceux qui sont disparus. Ce sont des familles qui ont été meurtries, et je souhaite montrer un sentiment d’unité dans le monde que nous traversons aujourd’hui, qui est de plus en plus divisé ».
Elle termine en expliquant que pour sa génération, « c’est une image que nous devons envoyer à ceux qui nous écoutent, de porter cette voix d’unité à notre échelle. C’est important de montrer qu’on ne se laissera pas faire et qu’on n’est pas simplement une jeunesse passive, même si beaucoup le pensent. On élèvera nos voix en se battant pour les causes qui nous sont chères et on défendra notre patrie ».
(Avec Lila Gaidoz)
Auteur : Matthieu Mercier
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