La Direction générale de l’armement a lancé un appel d’offres pour remplacer les avions d’entraînement Xingu – Zone Militaire
Ces dernières années, l’armée de l’Air & de l’Espace a profondément remanié la formation de ses équipages de chasse [pilotes et navigateurs] dans le cadre des projets FOMEDEC [Formation modernisée et entraînement différencié des équipages de chasse] et MENTOR. Et cela avec l’objectif de réduire la durée des cursus tout en préparant mieux les élèves aux systèmes d’armes qu’ils auront à mettre en œuvre et en réalisant des économies.
La formation des pilotes de transport de l’AAE n’a pas encore fait l’objet d’une réforme de cette ampleur. Pour autant, elle va connaître quelques changements, avec la mise en service d’un nouvel avion d’entraînement, le Pilatus PC-7, au titre du projet MENTOR 2. Cet appareil, dont la future livrée a été dévoilée lors du salon de l’aéronautique et de l’espace du Bourget, remplacera les actuels Cirrus SR20 et Grob 120.
Pour le moment, le cursus d’un élève pilote débute à la base aérienne 701 de Salon-de-Provence. D’abord par une formation militaire initiale, suivie par une instruction aéronautique théorique ainsi par une formation initiale en vol, effectuée à bord d’un Cirrus SR20.
Ce n’est qu’à l’issue d’un tronc commun d’une durée de quatre mois, avec des vols effectués à bord d’un Grob 120 depuis la BA 709 de Cognac, que cet aspirant pilote sera orienté vers la chasse ou le transport.
Dans le second cas, il devra alors rejoindre l’École de l’aviation de transport [EAT] implantée sur la BA 702 d’Avord, où il poursuivra sa formation sur Embraer EMB-121 Xingu, un appareil utilisé par l’AAE et la Marine nationale depuis maintenant plus de quarante ans.
D’une durée de de douze à quatorze mois, la formation délivrée par l’EAT prépare les futurs pilotes de transport de l’AAE [ainsi que ceux de la Marine nationale] à des examens communs avec l’aviation civile, dont la Licence de pilote commercial [CPL – Commercial Pilot License] et la qualification de vol aux instruments [IR – Instruments Rating]. À l’issue, les élèves brevetés terminent leur cursus par une phase de transformation opérationnelle en unité.
Quoi qu’il en soit, acquis à la suite d’une commande de Mirage IIIE passée par le Brésil, les EMB-121 Xingu ne sont plus adaptés aux nouvelles exigences en matière de formation. Nouvelles exigences engendrées par la mise en service d’avions modernes, comme l’A400M, l’A330 MRTT ou encore le C-130J Hercules. D’où le projet de remplacer les 32 exemplaires encore en service [22 au sein de l’AAE et 10 sont utilisés par la Marine nationale].
En 2022, la Direction générale de l’armement [DGA] avait sondé le marché en émettant une demande d’informations auprès des industriels, dans le cadre de l’opération ATEF [avion de transport école du futur]. L’enjeu était alors d’identifier un appareil permettant de réduire le cursus des stagiaires de l’AET afin de « satisfaire le flux de formation à la hausse ». Puis, il ne fut plus question de ce sujet… Du mois était-ce encore le cas jusqu’au 15 juin.
En effet, ce jour-là, la DGA a publié un appel d’offres portant sur « l’acquisition d’aéronefs, de moyens de formation, de travaux d’infrastructures, de soutien et de prestations associées pour la formation des pilotes de transport ».
« L’opération d’armement Avion de Transport École du Futur vise la refonte de l’outil de formation préparant aux missions de l’aviation de transport militaire et à leur environnement opérationnel. Il sera mis en œuvre par l’Ecole de l’Aviation de Transport », indique la DGA.
Celui qui remportera ce marché aura à mettre « une flotte d’avions certifiés de type bimoteur pressurisé de définition homogène » et des « simulateurs associés » à la disposition de l’EAT. Il aura également à livrer des infrastructures pour le stockage et la maintenance des aéronefs ainsi que pour la formation [simulateurs, salles de briefing, de cours, etc.].
« En option, le marché prévoit l’acquisition et le soutien d’avions supplémentaires de même type pour la Marine nationale sur la base aéronavale de Lann-Bihoué et les prestations associées », indique la DGA.
Cependant, cette dernière n’a pas explicitement précisé le nombre d’avions potentiellement concernés par ce marché, le besoin étant exprimé en heures de vol;
« A titre indicatif, l’activité maximale annuelle envisagée pour l’activité aérienne formation de l’EAT sera de 10 100 heures de vol et 11 100 heures de simulateur. La flotte sera dimensionnée en conséquence par le Titulaire », indique en effet la DGA. S’agissant de la Marine nationale, « l’activité maximale envisagée sera de 3 400 heures de vol » par an, a-t-elle complété.
La date limite pour faire acte de candidature a été fixée au 19 août 2025. Il n’est pas impossible que le successeur du Xingu soit aussi brésilien, l’Embraer Phenom 100 ayant déjà été retenu par la Royal Air Force pour la formation de ses pilotes de transport.
Auteur : Laurent Lagneau
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