« Je peux avec ces documents amener des preuves aux historiens » : 8 mai 1945, une exposition entièrement faite à partir de dons de particuliers

Pour les 80 ans de la commémoration de la capitulation allemande le 08 mai 1945, un appel aux dons a été lancé aux particuliers l’année dernière partout en France. Des documents d’époque sortis des greniers familiaux ont été collectés, ici en Gironde, par les Archives de la métropole bordelaise. Ils seront analysés puis mis à disposition des chercheurs et historiens.

C’est un précieux document que Daniel Lataste a choisi de donner. Une feuille jaunie sur laquelle il a construit la mémoire de sa famille. « Mes parents se sont mariés le 2 septembre 1939, le jour de la mobilisation générale », raconte-t-il. « Mon père a eu droit à huit jours pour rester avec sa nouvelle épouse. Et ensuite il est parti au front en Alsace où il a été blessé« .

Le couple se retrouve après l’armistice et décide de monter une troupe de théâtre à Bordeaux alors sous occupation allemande. « Ils avaient la troupe du Gallia-Bastide qui donnait des spectacles. Pour cela il fallait avoir l’autorisation de la kommandantur« , explique Daniel Lataste. Sur le document apparait le tampon des autorités allemandes concernant une pièce en trois actes nommée « Notre-Dame-de-la-Moise ».

Plus de 150 documents originaux comme ceux de Daniel Lataste ont été donnés aux Archives de la Métropole bordelaise. C’est donc un florilège inédit qui est présenté jusqu’au 5 juin à l’entrée de la salle de lecture des archives de la Métropole sur la rive droite de Bordeaux.

Cette matière brute va être répertoriée. « Notre objectif c’est de mettre à disposition ces fonds, de les traiter et les classer dans les meilleurs délais, et de produire un instrument de recherche« , explique Agnes Garrigou archiviste chargée des dons d’origine privée.

Ensuite, cela va donner lieu à des études, à des analyses, par des historiens et étudiants.

Agnès Garrigou

Archiviste

Correspondances privées, photographies, affiches, objets, et carnets personnels ont été collectés. Tous témoignent du quotidien des habitants de la métropole bordelaise entre 1940 et 1945. Emmanuel Klein n’est pas historien, mais avec les documents qu’il possède, il peut justement amener des preuves aux historiens et, qui sait, réécrire un peu l’histoire. Emmanuel, n’a pas connu son grand-père, Jean Klein, un héros de guerre.

« On dit souvent, même sur des ouvrages de référence que dans les combats du Médoc c’est le 18e régiment des chasseurs à cheval« , analyse Emmanuel Klein. « Or non, c’est le 16e GRDI qui avait été créé par mon grand-père et qui a été absorbé par la suite. Dans les documents que j’ai pu avoir il y a un historique qui est très complet sur ce qu’il a fait ». Jean Klein donnera son nom à une rue de Soulac-sur-Mer dans le nord du Médoc.

Dans une vitrine, précieusement conservée et protégée, un télégramme. Il témoigne d’un signe de vie. Celui d’une résistante rescapée du camp de concentration de Ravensbrück en Allemagne. On y lit l’essentiel : « rentre France, bonne santé, arrivée imminente« .

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Pour les 80 ans de la commémoration de la capitulation allemande le 08 mai 1945, un appel aux dons a été lancé aux particuliers l’année dernière partout en France. Des documents d’époque sortis des greniers familiaux ont été collectés, ici en Gironde, par les Archives de la métropole bordelaise. Ils seront analysés puis mis à disposition des chercheurs et historiens.

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