« Inciter la Russie à respecter le cessez-le-feu » : Volodymyr Zelensky annonce un sommet des dirigeants européens en Ukraine, samedi 10 mai – L’Humanité

Fidèle à sa stratégie de maintenir ses partenaires européens derrière lui, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé la tenue d’un sommet regroupant les dirigeants alliés de Kiev du continent en Ukraine, samedi 10 mai. « En Ukraine, nous nous préparons également à rencontrer les dirigeants de la coalition des volontaires, a-t-il ainsi annoncé à l’occasion d’un discours publié par son service de presse. Demain, nous allons avoir des réunions. »

Une trentaine de pays, dont la France et le Royaume-Uni, sont attendus, avec en ligne de mire la pérennisation d’un soutien militaire à Kiev et l’établissement d’un cadre pour l’établissement d’une paix durable en Ukraine. « Nous travaillons ensemble pour obtenir un cessez-le-feu durable et complet d’au moins trente jours, a précisé le dirigeant ukrainien. Nous avons besoin de cette coalition, et elle devrait être suffisamment forte pour garantir la sécurité, conformément à notre vision commune. »

« Les États-Unis ont deux séries de sanctions sur la table »

Lors de la conférence de presse finale de la Joint Expeditionary Force, un corps expéditionnaire constitué par dix pays, le président finlandais, Alexander Stubb, a de son côté révélé que de potentielles sanctions contre la Russie « ont été évoquées par le président [Volodymyr] Zelensky et concernent le secteur bancaire et le secteur énergétique ».

Le président finlandais s’est dit « prudemment optimiste quant au fait qu’à ce moment précis, nous allons dans la bonne direction, tant sur le plan militaire sur le terrain, comme l’a souligné Zelensky, qu’en termes de cessez-le-feu et de processus de paix ». Il ajoute : « Les États-Unis ont deux séries de sanctions sur la table (…) cela devrait avoir un effet dissuasif ou, pour le dire de manière plus diplomatique, inciter la Russie à respecter le cessez-le-feu. »

L’annonce de la tenue de ce sommet intervient alors que le président états-unien, Donald Trump, a appelé, jeudi 8 mai, à un « cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours » en Ukraine, celui-ci devant déboucher sur une « paix durable ». Une prise de position saluée par Emmanuel Macron, soulignant qu’il fallait « tous œuvrer en ce sens sans délai, sans faux-semblants, ni manœuvres dilatoires ».

Kiev et ses soutiens européens ont par ailleurs donné un peu plus tôt dans la journée ce vendredi leur feu vert à la création d’un tribunal spécial chargé de juger la Russie pour l’invasion de l’Ukraine. « Ce tribunal veillera à ce que les principaux responsables de l’agression contre l’Ukraine soient traduits en justice », a déclaré la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas, en marge de ce rassemblement qui a réuni une quarantaine de pays.

« La possibilité d’une coopération » en matière de dissuasion nucléaire

Le président ukrainien n’est pas le seul à tenter d’influer sur la stratégie de la Russie. Ses homologues français, Emmanuel Macron, et polonais, Donald Tusk, ont signé, vendredi 9 mai, un traité d’amitié renforçant le partenariat entre les deux pays. Le message est ainsi clair : renforcer les liens militaires entre les deux pays avec en toile de fond la guerre en Ukraine et la menace d’un désengagement de la Maison Blanche.

Le traité va inclure une clause de défense mutuelle, qui « ouvre la possibilité d’une coopération » en matière de dissuasion nucléaire, a annoncé Donald Tusk avant son départ pour la France. « Cette clause de soutien mutuel en cas d’agression contre l’un de nos pays est l’essence même de ce traité, s’est-il félicité. En cas de menace, d’attaque contre la Pologne ou la France, les deux pays s’engagent à fournir une assistance mutuelle, y compris une assistance militaire. »