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Guerre en Ukraine : « Nos garçons ont vécu l’enfer en captivité »… Des anciens prisonniers de guerre russes renvoyés sur le front en violation des conventions de Genève

À peine libérés, les prisonniers de guerre russes récemment échangés avec l’Ukraine sont renvoyés au front, en violation du droit international.

Si cette pratique est avérée, cela constituerait une violation directe des Conventions de Genève. Selon l’ONG Get Lost, plusieurs prisonniers de guerre russes récemment libérés, y compris ceux blessés, seraient contraints de retourner sur le front, malgré leur état de santé et en dépit des engagements internationaux.

Plusieurs familles de soldats russes libérés à la suite d’échanges de prisonniers se sont vues interdire tout contact avec leurs proches. Blessés au combat, certains amputés ou gravement traumatisés, ces hommes ne reçoivent ni soins appropriés, ni période de convalescence. Au lieu de cela, ils sont immédiatement redéployés sur le front.

« Nos garçons ont vécu l’enfer en captivité », s’indigne l’une des proches d’un soldat dans un message publié sur Telegram et que le média russe d’opposition Novaya Gazeta a retranscrit. Et d’expliquer : « La plupart souffrent de blessures par éclats d’obus, de commotions cérébrales et de fractures qui ont guéri sans traitement médical approprié. L’un d’eux a perdu une jambe. Ils ont tous besoin de soins médicaux, d’une évaluation par une commission médicale militaire et, à terme, d’une permission de convalescence. Mais, au lieu de cela, ils sont envoyés au front ».

Un contrat signé sans le consentement des soldats

À leur retour, ces soldats sont d’abord soumis à un interrogatoire du FSB (Service fédéral de sécurité), avant d’être réintégrés de force dans leurs unités. Selon Get Lost, un nouveau contrat militaire est signé en leur nom sans leur consentement, rendant toute opposition pratiquement impossible. « Refuser de signer n’est pas une option. Dans de nombreux cas, les documents sont remplis sans leur autorisation », affirme un porte-parole de l’ONG.

L’avocat militaire Maxim Grebenyuk rappelle que l’article 110 des Conventions de Genève impose le rapatriement des soldats « incurablement blessés ou malades », ceux dont la guérison est improbable dans un délai d’un an, ou encore ceux dont les capacités physiques et mentales sont gravement atteintes. Cependant, la Défense russe interpréterait ce texte de manière restrictive.

Selon la législation russe, les anciens prisonniers de guerre ne sont pas automatiquement considérés comme inaptes, ce qui prolonge indéfiniment leur lien avec l’armée, même après une captivité éprouvante.

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Cédric

Depuis 1998, je poursuis une introspection constante qui m’a conduit à analyser les mécanismes de l’information, de la manipulation et du pouvoir symbolique. Mon engagement est clair : défendre la vérité, outiller les citoyens, et sécuriser les espaces numériques. Spécialiste en analyse des médias, en enquêtes sensibles et en cybersécurité, je mets mes compétences au service de projets éducatifs et sociaux, via l’association Artia13. On me décrit comme quelqu’un de méthodique, engagé, intuitif et lucide. Je crois profondément qu’une société informée est une société plus libre.

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