Guerre en Ukraine : « Impossible à abattre », drones qui volent de plus en plus haut, leurres… Pourquoi les défenses aériennes ukrainiennes sont submergées ?
Nos confrères de CNN sont revenus sur les attaques aériennes menées par Moscou ses derniers mois et sur les difficultés rencontrées par Kiyv.
Elles sont devenues récurrentes dans la guerre qui oppose l’Ukraine à la Russie depuis le mois de février 2022. Les attaques aériennes, composées de drones, sont désormais la bête noire des deux pays qui, de manière quotidienne, doivent se préparer au mieux pour y échapper.
Un sujet sur lequel est revenue Christina Harward, analyste russe à l’Institut pour l’étude de la guerre auprès de CNN. Cette dernière a notamment évoqué les dernières attaques russes et les difficultés que les Ukrainiens peuvent rencontrer pour y faire face, eux qui dépendent avant tout de l’aide occidentale.
Les drones leurres
Selon elle, les Russes sont désormais en capacité de produire 2 700 drones Shahed tous les mois, et jusqu’à 2 500 drones leurres. « Ces chiffres permettent à la Russie de lancer plus fréquemment plus de 300, voire 400 drones en une seule nuit », explique-t-elle.
En ce qui concerne les drones leurres, qui sont une des premières difficultés pour l’Ukraine, « soit les forces ukrainiennes consacrent du temps à les identifier, soit elles dépensent de précieuses ressources pour les abattre. Dans tous les cas, cela favorise les missiles et les missiles Shahed russes, dotés de lourdes charges, car ils ont une chance d’atteindre leurs cibles ».
Jusqu’à cinq kilomètres
Autre point de blocage pour la défense aérienne ukrainienne, l’altitude. En effet, depuis plusieurs mois, les drones russes volent de deux à cinq kilomètres d’altitude. « Nous les voyons tous. Les radars peuvent les repérer. Mais il est devenu impossible de les abattre à la mitrailleuse », explique un soldat à CNN.
Une manière d’opérer qui change nettement avec ce qui avait pu être observé auparavant. Et pour cause, pour éviter d’être détectés, les appareils russes volaient à basse altitude, notamment le long des rivières.
95 % à 80 %
Autant de paramètres qui viennent donc boulerser les stastitiques des Ukrainiens.
« Même aujourd’hui, environ 80 % des drones sont interceptés. Il y a quelques mois, ce pourcentage était d’environ 95 %. Mais nous constatons l’impact de l’augmentation du nombre de drones et du changement de tactique de la Russie », a confié Oleksiy Melnyk, un ancien fonctionnaire du ministère ukrainien de la Défense qui est maintenant codirecteur des programmes de relations étrangères et de sécurité internationale au Centre Razumkov de Kyiv.
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