Guerre en Ukraine : des pertes « très significatives »… L’opération Spider Web a endommagé 10 % des bombardiers stratégiques russes, estime l’Allemagne
« En ce qui concerne la flotte de bombardiers à long rayon d’action, nous estimons que 10 % d’entre eux ont été touchés », estime un haut-responsable militaire allemand en charge de l’aide militaire de Berlin à Kyiv.
Des mois de préparation et un nom de code évocateur : « Toile d’araignée ». Le week-end dernier, une attaque de drone audacieuse orchestrée par les services de renseignement ukrainiens (SBU) aurait infligé des dégâts significatifs à l’aviation stratégique russe. Selon un haut responsable militaire allemand, environ 10 % de la flotte de bombardiers à long rayon d’action de Moscou auraient été mis hors service.
« Selon notre évaluation, plus d’une douzaine d’appareils ont été endommagés, parmi lesquels des bombardiers stratégiques TU-95 et TU-22, ainsi que des avions de surveillance A-50″, rapporte l’agence Reuters, citant Christian Freuding, coordinateur de l’aide militaire allemande à l’Ukraine.
D’après Freuding, les avions-radars A-50 touchés étaient « probablement non opérationnels » au moment de l’attaque. « Nous pensons qu’ils ne peuvent même plus être utilisés pour des pièces détachées. C’est une perte considérable, car il ne reste qu’une poignée d’appareils de ce type », souligne-t-il.
Certaines estimations suggèrent que la Russie ne disposerait que d’environ 50 TU-95 en état de vol. « En ce qui concerne la flotte de bombardiers à long rayon d’action, nous estimons que 10 % d’entre eux ont été touchés », ajoute le responsable allemand.
Une opération « significative »… mais moins d’avions touchés que prévu
Le 4 juin, les États-Unis ont confirmé que cette opération, bien que « très significative », aurait touché un nombre d’appareils inférieur aux attentes initiales : jusqu’à 20 avions de guerre auraient été atteints, dont une dizaine détruits, rapporte Reuters. Une perte néanmoins lourde, Washington estimant qu’il faudra des années à Moscou pour reconstituer sa flotte.
« Aucun Tu-160, le bombardier stratégique russe le plus sophistiqué, mais aussi le plus cher à exploiter, n’a été touché », nuancent en outre nos confrères du Figaro.
Malgré ces pertes, Christian Freuding n’observe pas de diminution immédiate de l’intensité des frappes russes en Ukraine. Moscou conserve encore 90 % de sa capacité stratégique. Il évoque toutefois des conséquences à plus long terme : « Il y a bien sûr un impact indirect : les avions restants devront multiplier les sorties, ce qui accélérera leur usure. Mais surtout, l’effet psychologique est immense. »
Auteur :
Aller à la source