Guerre en Ukraine : au moins onze morts et une centaine de blessés dans des bombardements russes dans la région de Dnipropetrovsk – L’Humanité
Si la guerre au Moyen-Orient occupe les gros titres de l’actualité, les bombardements russes visant des civils en Ukraine s’intensifient. Ces nouvelles attaques meurtrières de l’armée russe contre une grande ville d’Ukraine, après une attaque d’ampleur à Kiev dans la nuit de dimanche à lundi, interviennent juste avant l’ouverture d’un sommet de l’Otan à La Haye.
Arrivé aux Pays-Bas, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rencontré le secrétaire général de l’Alliance Mark Rutte et espère recevoir, auprès des alliés de Kiev, de nouvelles promesses d’aide à son pays après près de trois ans et demi d’invasion russe.
Sur le terrain, les forces russes continuent leur poussée dans l’Est ukrainien face à une armée ukrainienne en difficulté et moins nombreuse, et multiplient les bombardements. Aux alentours de 11 h 10 mardi, selon la police nationale ukrainienne, « l’armée russe a attaqué les villes de Dnipro et Samar avec des missiles », détruisant notamment un bâtiment administratif dans la première. « Neuf résidents de Dnipro et deux résidents de Samar ont été tués », selon la police.
Plus de 100 personnes ont par ailleurs été blessées, notamment des passagers d’un train qui a été « endommagé » par ces frappes, toujours d’après cette source. D’après le parquet ukrainien, des établissements scolaires et de santé ont notamment été touchés. « En termes de dégâts, il s’agit probablement de l’une des frappes les plus importantes contre
Dnipro » depuis le début de l’invasion russe en février 2022, a affirmé le maire Boris Filatov. Volodymyr Zelensky a prévenu, pour sa part, que le bilan pourrait encore s’alourdir. « Défendre l’Ukraine signifie défendre la vie », a-t-il poursuivi sur le réseau social X.
Les bombardements russes s’intensifient
Le chef de la diplomatie ukrainienne, Andriï Sybiga, a rapidement dénoncé le « message de terreur et de rejet de la paix » envoyé, selon lui, par Moscou, dont l’armée avait annoncé il y a deux semaines attaquer la région de Dnipropetrovsk, une première depuis 2022.
Dans ce contexte, la Russie poursuit ses attaques contre son voisin. Trois personnes, dont un enfant, ont été tuées dans des frappes de drones russes dans l’agglomération de Soumy (nord-est), selon l’administration régionale mardi matin.
À Kiev et dans sa région, dix civils avaient péri dans la nuit de dimanche à lundi dans une série de frappes russes, selon le ministre ukrainien de l’Intérieur, Igor Klymenko, une semaine après une attaque qui avait tué au moins 28 personnes dans la capitale ukrainienne.
En réponse, l’Ukraine tente de frapper la Russie en profondeur, notamment pour perturber la logistique de l’armée de Moscou. Dans la nuit de lundi à mardi, un drone a visé un immeuble résidentiel dans la région de Moscou, faisant deux blessés, dont un a été hospitalisé, a indiqué sur Telegram le gouverneur local, Andreï Vorobiov.
« Renforcer la pression sur Moscou »
« Il en va de la crédibilité des alliés de renforcer la pression sur Moscou », a exhorté M. Sybiga, alors que Volodymyr Zelensky et des dirigeants des pays membres de l’Otan, dont l’Américain Donald Trump, se réunissent à partir de mardi aux Pays-Bas. Ce sommet de l’Otan doit valider la hausse spectaculaire des dépenses de sécurité des pays membres, dans un contexte diplomatique mondial tendu.
Une réunion entre MM. Zelensky et Trump, dont les relations sont fluctuantes, est prévue mercredi, selon un haut responsable ukrainien, le président américain confirmant qu’il rencontrerait « probablement » son homologue ukrainien.
Le locataire de la Maison Blanche pousse pour un arrêt des hostilités, mais son implication personnelle dans le dossier ukrainien n’a, à ce stade, pas permis de rapprocher les positions toujours très éloignées des deux belligérants.
Pour ce faire, Donald Trump a repris langue avec son homologue russe, Vladimir Poutine. Il a également repris des éléments de langage du Kremlin sur les origines de la guerre, provoquant la colère de Kiev. L’Ukraine exige toujours que l’armée russe se retire entièrement de son territoire, occupé à près de 20 % par la Russie, tandis que Moscou souhaite que Kiev lui concède la perte des territoires ukrainiens annexés et partiellement occupés par les forces russes, tout en renonçant à rejoindre l’Otan.
Des exigences inacceptables pour Volodymyr Zelensky. Et Vladimir Poutine maintient toujours ces demandes maximalistes, niant à nouveau, en fin de semaine dernière, la souveraineté de l’Ukraine : « Je considère les peuples russe et ukrainien comme un seul peuple. Dans ce sens, toute l’Ukraine nous appartient », a-t-il lancé.
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Auteur : La rédaction
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