Guerre à Gaza : le Royaume-Uni suspend ses négociations commerciales avec Israël
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B. M. (avec AFP)
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Des milliers de déplacés en raison des attaques israéliennes trouvent refuge dans le port de Gaza-City, le 20 mai 2025. AHMAD AWAD/EFE/SIPA
L’escalade d’Israël est « moralement injustifiable, totalement disproportionnée et contre-productive », dixit le Royaume-Uni. Devant la Chambre des Communes, le ministre des Affaires étrangères britannique David Lammy a tenu ce mardi 20 mai un discours très virulent et a annoncé de nouvelles sanctions contre Israël. Les actions du gouvernement Benyamin Netanyahou « l’isolent de ses amis et partenaires » et « rendent [ces mesures] nécessaires » a-t-il justifié.
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Le Royaume-Uni a ainsi annoncé plusieurs mesures en réponse à l’intensification de l’offensive israélienne à Gaza : la suspension des négociations pour un accord de libre-échange avec Israël, la convocation de l’ambassadrice de ce pays au Royaume-Uni et de nouvelles sanctions contre des colons en Cisjordanie. Et « si Israël poursuit cette offensive […] nous prendrons d’autres mesures », a promis David Lammy.
Les autorités israéliennes ont aussitôt qualifié d’« injustifiables et regrettables » ces sanctions. « Les pressions extérieures ne détourneront pas Israël de sa voie, qui est de défendre son existence et sa sécurité contre des ennemis qui cherchent à le détruire » a réagi le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué ce mardi, évoquant une « obsession anti-israélienne » du gouvernement britannique.
L’annonce du Royaume-Uni intervient au lendemain d’une déclaration commune du président français Emmanuel Macron et des Premiers ministres britannique et canadien Keir Starmer et Mark Carney. Ils avaient prévenu qu’ils ne resteraient « pas les bras croisés » face aux « actions scandaleuses » du gouvernement de Benyamin Netanyahou à Gaza, menaçant de « mesures concrètes » s’il ne cessait pas son offensive militaire et ne débloquait pas l’aide humanitaire.
Depuis cette déclaration, Paris a légèrement haussé le ton. Sur France-Inter ce mardi matin, le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a appelé la Commission européenne à examiner le respect par Israël de ses engagements en matière de droits humains dans le cadre de son accord d’association avec l’UE. Le ministre a également répété sa détermination à reconnaître un Etat palestinien. « Nous voulons contribuer à une solution politique dans l’intérêt des Palestiniens mais aussi de la sécurité d’Israël », a-t-il déclaré, qualifiant Gaza de « mouroir, pour ne pas dire un cimetière ».
« Pour la première fois, trois Etats majeurs, […] la Grande Bretagne, la France et le Canada ont décidé ensemble qu’ils s’opposeraient à ce qui est en train de se passer » dans la bande de Gaza « et qu’ils reconnaîtraient ensemble l’Etat de Palestine. Et ce mouvement qui a été lancé est un mouvement qui ne s’arrêtera pas », a appuyé le Premier ministre français François Bayrou devant l’Assemblée nationale lors de la séance des questions au gouvernement mardi.
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La Suède a de son côté plaidé mardi pour des sanctions au niveau de Bruxelles faute d’amélioration de la situation des civils à Gaza. « Nous devons désormais encore hausser le ton. Nous allons plaider en faveur de sanctions européennes contre certains ministres israéliens » qui « soutiennent une politique de colonisation illégale et s’opposent activement à une future solution à deux Etats », a écrit la ministre suédoise des Affaires étrangères à l’AFP.
Auteur : B. M.
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