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Guerre à Gaza : 65 personnes tuées jeudi, l’Espagne et Israël s’écharpent sur le mot « génocide »

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Le Nouvel Obs avec AFP

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Des Palestiniennes sont vus parmi les décombres d’un bâtiment détruit après une frappe israélienne à l’ouest de la ville de Gaza, le 26 juin 2025. CHINE NOUVELLE/SIPA


La bande de Gaza a vécu jeudi 26 juin une nouvelle journée meurtrière, avec 65 personnes tuées par l’armée israélienne selon les secours, le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, dénonçant un « génocide ». Après plus de 20 mois d’un conflit dévastateur, la population de Gaza est au bord de la famine, alerte l’ONU.


La Défense civile de Gaza a révisé à la hausse au fil de la journée le bilan des personnes tuées par des tirs israéliens dans différents secteurs du territoire palestinien, l’établissant en soirée à 65 morts.


Sept d’entre eux ont notamment été tués alors qu’ils attendaient de recevoir de l’aide, a précisé la porte-parole de cette organisation de premiers secours, Mahmoud Bassal. Sollicitée par l’AFP, l’armée israélienne a dit « examiner » des informations faisant état de blessés près du carrefour de Netzarim (centre), où des gens s’étaient rassemblés. Des soldats « ont tenté d’empêcher les suspects de s’approcher et tiré des coups de semonce », a-t-elle indiqué.


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Israël a partiellement assoupli fin mai un blocus total imposé au territoire palestinien début mars, qui a entraîné de très graves pénuries de nourriture, médicaments et autres biens de première nécessité.


Crise diplomatique entre l’Espagne et Israël


Le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, l’une des voix les plus critiques au sein de l’Union européenne contre le gouvernement israélien, a qualifié jeudi de « génocide » la guerre dans la bande de Gaza. Il a réclamé « un accès immédiat et urgent à l’aide humanitaire » dans le territoire palestinien, piloté par « les Nations unies ».


L’ambassade d’Israël a réagi à ces déclarations par un communiqué en espagnol, publié sur le réseau social X, décrivant la position de Pedro Sánchez comme « moralement indéfendable » et comme plaçant l’Espagne, « malheureusement, du mauvais côté de l’Histoire ».



En réaction, le gouvernement espagnol a convoqué le chargé d’affaires de l’ambassade d’Israël, qualifiant sa déclaration d’« inacceptable ». Le chargé d’affaires est le plus haut représentant de l’ambassade d’Israël en Espagne depuis que le gouvernement de Benyamin Netanyahou a rappelé son ambassadeur pour consultations en novembre 2023, en signe de protestation contre d’autres déclarations du Premier ministre espagnol exprimant des « doutes » quant au respect du droit humanitaire à Gaza.


Le « piège mortel » du mécanisme de distribution d’aide


Les autorités israéliennes ont mis en place un mécanisme de distribution d’aide piloté par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), mais ses opérations donnent lieu régulièrement à des scènes chaotiques et meurtrières.


Depuis fin mai, près de 550 Gazaouis ont été tués à proximité des sites d’aide humanitaire, selon le ministère de la Santé du Hamas. Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme a qualifié mardi de « crime de guerre » l’utilisation de la nourriture comme une arme à Gaza, exhortant l’armée israélienne à « cesser de tirer sur les personnes qui tentent de s’en procurer ».


« Le prétendu “mécanisme” d’aide récemment créé est une abomination (…) C’est un piège mortel », a fustigé Philippe Lazzarini, responsable de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).


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La GHF a nié que des incidents meurtriers se soient produits à proximité immédiate de ses points d’aide. Les Etats-Unis ont annoncé jeudi avoir débloqué 30 millions de dollars pour financer cette organisation qui a recours à des contractuels armés pour assurer la sécurité de distribution.


L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a de son côté annoncé avoir effectué mercredi sa première livraison de fournitures médicales à Gaza depuis le 2 mars, mais déploré qu’il ne s’agisse que d’une « goutte d’eau dans l’océan ».

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Cédric

Depuis 1998, je poursuis une introspection constante qui m’a conduit à analyser les mécanismes de l’information, de la manipulation et du pouvoir symbolique. Mon engagement est clair : défendre la vérité, outiller les citoyens, et sécuriser les espaces numériques. Spécialiste en analyse des médias, en enquêtes sensibles et en cybersécurité, je mets mes compétences au service de projets éducatifs et sociaux, via l’association Artia13. On me décrit comme quelqu’un de méthodique, engagé, intuitif et lucide. Je crois profondément qu’une société informée est une société plus libre.

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