Futures frégates norvégiennes : Naval Group signe un important accord de partenariat avec Kongsberg – Zone Militaire
En novembre, parmi les onze pays qu’il avait sollicité pour son appel d’offres portant sur l’achat de cinq à six nouvelles frégates, le ministère norvégien de la Défense fit savoir qu’il avait retenu les candidatures de la France, des États-Unis, de l’Allemagne et du Royaume-Uni. Et d’expliquer que son intention était de rejoindre un « programme déjà en cours » et de sceller un « partenariat stratégique » avec un allié proche, l’acquisition, l’exploitation et l’entretien des navires devant se faire conjointement dans la mesure du possible.
Depuis, les industriels des pays retenus cherchent des partenaires en Norvège. Ainsi, proposant la frégate de type 26, BAE Systems s’est rapproché du chantier naval Hamek. Même chose pour l’allemand TKMS, qui a signé un protocole d’accord avec Ulstein Verft, dans le cas où sa frégate de type F127 serait retenue.
Misant sur la frégate de défense et d’intervention [FDI, classe « Amiral Ronarc’h], Naval Group n’est pas en reste.
Suivant, a priori, la même stratégie qui lui a permis de remporter le contrat des quatre futurs sous-marins néerlandais, l’industriel français a d’abord noué des partenariats avec des instituts de recherche norvégiens, comme NORGE et SINTEF Ocean, qu’il connaît déjà bien pour avoir travaillé à ses côtés dans les cadre des projets européens DTHOR [surveillance des structures], EDINAF [architecture numérique des navires] et Calipso [propulsion].
Le 15 mai, à Oslo, Naval Group est passé à la vitesse supérieure en signant un accord de partenariat « complet » avec le groupe norvégien Kongsberg. Et d’expliquer qu’il s’agit ainsi de « renforcer les positions des deux entreprises en tant que ‘leaders’ mondiaux dans le secteur de la défense ».
Négocié depuis près de deux ans, cet accord « s’articule autour de trois grands domaines : le développement, la production et le partage de la commercialisation sur le marché international », a précisé Naval Group, via un communiqué.
De son côté, Kongsberg a été plus précis en indiquant que cet accord « portera sur dix sous-thèmes », dont les drones, les capacités MUM-T, les missiles, la cybersécurité navale, le combat collaboratif et, surtout… le maintien en condition opérationnelle [MCO] des frégates.
Ce dernier point pourrait être un argument de poids en faveur du choix de la frégate française par le ministère norvégien de la Défense. D’ailleurs, histoire de bien faire passer le message, l’accord a été signé par les PDG des deux groupes devant la photographie d’une FDI.
Quoi qu’il en soit, « cet accord devrait permettre de sécuriser et de créer des centaines d’emplois en Norvège et en France, renforçant ainsi les capacités des deux entreprises en matière d’innovation, d’industrie et de développement commercial à l’échelle mondiale pour les années à venir », a fait valoir le groupe norvégien.
Pour son PDG, Geir Håøy, il « illustre l’union des forces de deux entreprises leaders pour créer les meilleurs produits du secteur de la défense. Cet accord témoigne d’un engagement commun en faveur de la sécurité nationale, de la coopération au sein de l’Otan et d’une défense européenne intégrée ».
Photo : Kongsberg
Auteur : Laurent Lagneau
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