Espionnage : au Salon du Bourget, «il est clair que des gens viennent chercher du renseignement»
A quoi pouvait-on reconnaître un officier étranger qui flânait dimanche 15 juin dans Paris avant l’ouverture du Salon international de l’aéronautique et de l’espace au Bourget ? A l’étiquette accrochée à son sac à dos avec grade, nom, prénom et informations de contact. Assez pour usurper son identité ou être tenté de lui subtiliser son badge d’entrée ou, mieux, feindre un vol à la tire pour installer un mouchard sur son ordinateur et accéder au réseau secret-défense de son pays. Et ensuite s’assurer que le major tête en l’air a bien récupéré son sac délesté de l’argent liquide et que, soulagé de s’en tirer à si bon compte, il passe l’anecdote sous silence.
«Faites attention à vos affaires» est pourtant l’un des mantras de la lutte contre l’espionnage et l’ingérence étrangère, alors que les vols de matériel sont un phénomène en forte augmentation, y compris parmi les personnels du ministère français des Armées. Les appareils électroniques peuvent être revendus à des groupes criminels qui travaillent comme sous-traitants au profit d’un Etat ou qui, de manière opportuniste, les mettent aux enchères à des fins de sabotage, d’espionnage économique ou de subversion.
«Les salons de l’armement sont le lieu de toutes les menaces. Des exposants, des visiteurs essaient de récupérer des informations. Le spatial et l’aéronautique sont les premiers visés. C’est donc au Bourget que l’on déploie notre dispositif le plus important, expliquait en avril le général Philippe Susnjar
Auteur : Laurence Defranoux
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