Ernaux, Le Clézio, Le Tellier… 300 écrivains dénoncent un « génocide » à Gaza
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Le Nouvel Obs avec AFP
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Un bombardement israélien sur Gaza ville, le 15 mai 2025. MAHMOUD ASSA / ANADOLU VIA AFP
Quelque 300 écrivains francophones, dont deux prix Nobel de littérature, Annie Ernaux et Jean-Marie Gustave Le Clézio, dénoncent dans une tribune parue ce mardi 27 mai le « génocide » de la population à Gaza et demandent « un cessez-le-feu immédiat ».
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« Tout comme il était urgent de qualifier les crimes commis contre des civils le 7 octobre 2023 de crimes de guerre et contre l’humanité, il faut aujourd’hui nommer le “génocide” », écrivent-ils dans cette tribune publiée par le quotidien français « Libération ».
« Plus que jamais, exigeons que soient imposées des sanctions à l’État d’Israël, demandons un cessez-le-feu immédiat – qui garantisse la sécurité et la justice pour les Palestiniens, la libération des otages israéliens, celle des milliers de prisonniers palestiniens détenus arbitrairement dans les prisons israéliennes, et qui mette un terme, sans délai, à ce génocide », ajoutent-ils.
La qualification de génocide « n’est pas un slogan »
On retrouve parmi ces signataires des auteurs récemment prix Goncourt, comme Hervé Le Tellier, Jérôme Ferrari, Laurent Gaudé, Brigitte Giraud, Leïla Slimani, Lydie Salvayre, Mohamed Mbougar Sarr, Nicolas Mathieu ou Éric Vuillard.
En réponse à l’attaque sans précédent menée le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël par des commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza voisine, l’armée israélienne mène depuis plus de 19 mois une offensive sur ce territoire palestinien assiégé, affamé et dévasté. Depuis le 17 mai, Israël a intensifié son offensive pour libérer les derniers otages israéliens, prendre le contrôle de tout Gaza et anéantir le Hamas, mouvement islamiste au pouvoir depuis 2007.
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Le terme de « génocide », vivement récusé par Israël, divise les observateurs de cette guerre. Les accusations se multiplient, venant de l’ONU, de groupes de défense des droits humains, et de pays de plus en plus nombreux. Cette qualification « n’est pas un slogan », estiment les signataires de la tribune, qui refusent de « faire montre d’une empathie générale et sans objet, sans qualifier cette horreur, ni préciser de quoi il s’agit ».
L’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1 218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes alors enlevées, 57 sont toujours retenues en otage, dont 20 vivantes « avec certitude », selon le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou. Les représailles israéliennes ont fait au moins 53 977 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les dernières données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.
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