Vie Militaire & Défense

En Bref : 7000 missiles de croisière pour les armées britanniques, le J-35A chinois à l’offensive, l’Indonésie retourne vers le KF-21 Boramae…

Comme souvent, l’actualité Défense a été particulièrement dense ces derniers jours. Si tous les sujets ne justifient pas une analyse approfondie, certains méritent néanmoins un éclairage plus appuyé tant ils illustrent des dynamiques stratégiques en cours, ou à venir.

Ainsi, à Londres, le chef d’état-major britannique a jeté un pavé dans la mare en évoquant l’ambition de doter le Royaume-Uni de 7 000 missiles de croisière, bouleversant les équilibres capacitaires conventionnels dans une logique de dissuasion renforcée. Au Salon du Bourget, Pékin a choisi de frapper les esprits en exposant le J-35A, chasseur de 5ᵉ génération destiné à l’export, alors même que l’appareil n’est pas encore officiellement intégré dans les forces aériennes chinoises.

Pendant ce temps, l’Indonésie continue d’alimenter l’incertitude stratégique en multipliant les engagements non contraignants autour de plusieurs programmes d’avions de chasse — Rafale, F-15EX, Kaan, KF-21 — dans une logique aussi bien politique qu’industrielle. Outre-Atlantique, la frégate américaine Constellation continue d’accumuler les retards et les surcharges, au point de poser la question de la capacité de l’US Navy à concevoir des navires de combat en dehors du gabarit des destroyers lourds.

Enfin, au Bourget toujours, ArianeGroup a dévoilé pour la première fois son concept de missile balistique MRBM “Deep Strike”, jetant les bases d’une capacité européenne de frappe conventionnelle de précision à très longue portée, en dehors du cadre nucléaire.

Le Royaume-Uni veut 7 000 missiles de croisière pour renforcer sa dissuasion conventionnelle

Lors d’une audition devant la commission de la Défense de la Chambre des Communes, le chef d’état-major des armées britanniques, l’Amiral Sir Tony Radakin, a déclaré que la constitution d’un stock de 7 000 missiles de croisière représentait « l’un des changements les plus importants » introduits par la récente Revue stratégique de défense britannique. Selon lui, cet arsenal conventionnel massif vise à offrir au Royaume-Uni une capacité de riposte graduée bien plus crédible face aux menaces de haute intensité, en particulier celles posées par la Russie.

typhoon missiles de croisière StormShadow
En Bref : 7000 missiles de croisière pour les armées britanniques, le J-35A chinois à l’offensive, l’Indonésie retourne vers le KF-21 Boramae… 5

« Nous ne sommes pas aussi létaux que nous le souhaiterions », a-t-il affirmé, avant de préciser : « si vous montez l’échelle des moyens, vous avez Storm Shadow, puis Tomahawk, et ensuite il y a un grand saut vers l’arme nucléaire. » Pour l’Amiral Radakin, l’enjeu est donc de multiplier les “rangs sur l’échelle” pour disposer de réponses efficaces avant d’atteindre le seuil nucléaire. Le chiffre de 7 000 missiles vise justement à doter les forces britanniques d’une masse critique de frappe conventionnelle, susceptible de soutenir une posture de dissuasion crédible face à un conflit majeur.

Le haut-gradé a également présenté cette décision comme une « cristallisation » des réformes qu’il juge « urgentes » à mettre en œuvre dans le cadre de la transformation de l’outil militaire britannique. Interrogé par les députés sur les mesures les plus concrètes de la revue stratégique, Radakin a clairement désigné ce programme de missiles de croisière comme la priorité numéro un des forces armées.

Selon UK Defence Journal, ces 7 000 munitions devraient combiner un stock élargi de missiles existants — comme les Storm Shadow et les Tomahawk — à de nouveaux systèmes de frappe longue portée qui pourraient être produits au Royaume-Uni dans les années à venir. Des annonces complémentaires sur les modalités d’intégration de ces armements aux plateformes de la Royal Navy et de la Royal Air Force sont attendues d’ici la fin de l’année.

Toutefois, cette ambition soulève plusieurs interrogations. Quel équilibre sera trouvé entre les différentes catégories de missiles ? Le Tomahawk, d’une portée de 2 500 km, coûte environ 4 millions de dollars pièce. Le Storm Shadow, plus abordable (environ 1,2 M€), plafonne à 500 km de portée. Quant aux drones d’attaque longue portée de type one-way, leur coût très bas (50 000 à 250 000 $) est contrebalancé par une grande vulnérabilité aux défenses adverses.

La question de l’architecture logistique est également cruciale : où et comment seront stockés ces armements ? Quels seront les volumes disponibles en état opérationnel ? Quelles plateformes les mettront en œuvre ? Autant de points clés qui conditionneront la crédibilité réelle — et non seulement symbolique — de cette montée en puissance capacitaire.

Le J-35A chinois entre en scène à l’export — mais encore sous forme de maquette

Lors du Salon du Bourget 2025, la Chine a surpris en mettant en avant non pas son chasseur léger J-10CE, récemment médiatisé suite aux tensions indo-pakistanaises, mais une maquette grandeur nature de son nouveau chasseur de 5ᵉ génération : le J-35A. Cette version terrestre du chasseur embarqué J-35, développé par Shenyang Aircraft Corporation, a été présentée comme un système de combat multi-rôle furtif destiné à concurrencer directement les F-35 américains et les avions européens de nouvelle génération.

J-35A Zhuhai air Show
J-35A au salon aéronautique de Zhuhai

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Auteur : Fabrice Wolf

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Cédric

Depuis 1998, je poursuis une introspection constante qui m’a conduit à analyser les mécanismes de l’information, de la manipulation et du pouvoir symbolique. Mon engagement est clair : défendre la vérité, outiller les citoyens, et sécuriser les espaces numériques. Spécialiste en analyse des médias, en enquêtes sensibles et en cybersécurité, je mets mes compétences au service de projets éducatifs et sociaux, via l’association Artia13. On me décrit comme quelqu’un de méthodique, engagé, intuitif et lucide. Je crois profondément qu’une société informée est une société plus libre.

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