Deux anciens déportés du STO réclament réparation plus de 80 ans après pour leur travail forcé en Allemagne
Deux ex-travailleurs du STO demandent réparation à l’Etat français actuel pour les heures travaillées en Allemagne pendant la guerre sur ordre du régime de Vichy, la décision sera rendue le 8 juillet.
Albert Corrieri devra encore attendre. À 103 ans, le Marseillais espère que l’État sera condamné à lui verser une indemnisation pour les deux années qu’il a passées en travail forcé en Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale sur ordre du régime de Vichy. Son avocat, Me Michel Pautot, a défendu sa cause ce lundi 24 juin devant la cour administrative d’appel de Marseille. La décision a été mise en délibéré au 8 juillet.
Le 18 mars dernier, le tribunal administratif de Marseille a rejeté la demande du centenaire qui réclamait 43 200 euros (soit 10 euros de l’heure) de réparation à l’État français pour le préjudice subi, suivant les conclusions de la rapporteuse publique lors de l’audience du 25 février dernier. Dans sa décision, le tribunal avait rappelé qu’Albert Corrieri s’est vu reconnaître en 1957 « la qualité de personne contrainte au travail en pays ennemi » lui donnant droit à une « indemnité forfaitaire », contre laquelle un éventuel recours est prescrit.
Plombier dans un restaurant du Vieux-Port, Albert Corrieri avait 20 ans quand on l’a envoyé faire son STO à Ludwigshafen, du 13 mars 1943 au 15 avril 1945. Interné dans un camp, il a servi de main d’œuvre malgré lui, pour charger des wagons de charbon afin de soutenir l’effort de guerre allemand. Il avait été blessé au bras lors des bombardements alliés.
Un autre ex-STO, Erpilio Trovati, 102 ans est concerné par cette requête. Le 4 février, le tribunal administratif de Nice a rejeté la demande d’indemnisation de ce Niçois, défendu par le même avocat.
Lui réclame 33 400 euros pour ses heures de travail impayées à Düsseldorf, entre mars 1944 et juin 1945. Le tribunal a fait valoir que sa demande était prescrite depuis fin 1955, selon le cadre prévu par la loi de 1951, reconnaissant le statut des victimes du STO.
Entre 600 000 et 700 000 Français ont été réquisitionnés par Vichy durant la guerre dans le cadre du STO pour travailler dans les usines de l’Allemagne nazie.
Auteur : Annie Vergnenegre
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