Veille & Flux d’Information

De retour du Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace 2025

Un salon du militaire
(plus que du civil), des projets matures à court terme (et non des
projets où il s’agit de se projeter) et des moyens pour favoriser
l’attrition de ce qui vole (et de ce qui est au sol), plus que le salon
de ce qui vole. Des drones/missiles/munitions (et des VTOL).

Auto-financement
(jusqu’à un certain niveau) : la ligne de partage des risques,
responsabilités et investissements entre industriels et
procurement/forces a doucement bougé. Sur plusieurs sujets (briques ou
systèmes), la puissance publique attend que le marché fasse son œuvre,
favorise l’émulation (partenariats d’innovation ou autres), puis devra
prendre le relais (via programmes/commandes) pour la dernière ligne
droite. Il reste encore à gérer les déceptions des non-retenus…

Offrir
des cadres réalistes de stress-tests : à intervalles très réguliers, de
manière réaliste, et en favorisant une complémentarité des systèmes
agissant de manière coordonnée (et non séquencée), l’intérêt d’offrir
des cadres permettant de faire un point sur l’efficacité des solutions
et leur maturité n’est plus à démontrer. Si certaines initiatives sont à
saluer (pour la LAD, par ex., LAD Lab, XLAD…), elles sont à pérenniser
en intégrant toujours plus les forces qui peuvent voir de près les
systèmes et se confronter à des oppositions réalistes (cinétique/non-cinétique, maîtrise du spectre éléctro-magnétique) pour travailler
les modes d’action.

Plateformes +
additionnels : avec des plateformes aujourd’hui matures (H225, A400M,
Rafale, MDCN…) et pour répondre à des besoins urgents (0-2 ans), et donc
repasser par des feuilles blanches, il y a un effort pour décliner sur
les options supplémentaires à apporter sur ces plateformes, via
standards, adjonction de capacités/équipements. Les motherships sont
nombreux (grâce au surplus de masse disponible), les pods et les
tourelleaux, le réemploi de briques matures recombinées…

Penser
production (et pas forcément soutien du fait de l’attrition inéluctable) impose de
repenser la conception : sans aller jusqu’à tomber dans le simplisme
pour des objets qui restent technologiques (parce que les défense et les
attaques restent complexes), les efforts pour intégrer très tôt dans le
développement les exigences de la production rapide et en masse sont
nombreux, en décomposant autrement les systèmes, redesignant les formes,
faisant des efforts sur les capacités de production (IA dans les
chaines et non pas uniquement dans les systèmes)…

Fusion
et supervision pour aller au-delà de la (pas simple) coordination –
L’hardware a repris le pas sur le software, et le numérique, en bonne
place aux précédentes éditions (en soutien, en emploi…), semble être mis
en retrait. Le risque demeure de revenir à ce que chacun demeure dans
sa ligne d’eau, alors même que se multiplie en l’air (et jusqu’à très
haut) des objets volants et agissant. Sans aller forcément jusqu’à des
architectures MOSA, certaines industriels avancent, en assurant déjà une
parfaite fusion de leur gamme, et en s’ouvrant (un peu) à des tiers.

Des acteurs
nouveaux entrants d’hier qui ne sont plus si nouveaux ni des entrants, notamment via une approche partenariale (généralement
transnationale) saisie par certains : l’intégration d’acteurs qui sont
des installés plus que des entrants, et qui apportent soit des briques
soit même des systèmes complets, est encore un vrai sujet
d’interrogation (et de préoccupation) parmi les anciens. La
qualification de « combat proven » (ou l’atteinte de la quasi maturité de systèmes)
est aujourd’hui (il ne faut pas s’en réjouir) plus facilement
accessible, certains pays voisins revoient les lignes de partage de la
souveraineté (et des sourcings préférentiels), l’urgence des agendas fait changer les compromis, etc. Les réactions sont encore très différentes pour
proposer des produits communs et des business models d’intérêts entre
ces acteurs, avec des cultures très différentes. L’instant-vérité, sur
le terrain (commercial et des opérations) et non uniquement marketing,
est assez imminent…
 

Un salon donc de l’urgence plus que du temps long, et de la recomposition des équilibres.

Auteur : noreply@blogger.com (F de St V)

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Cédric

Depuis 1998, je poursuis une introspection constante qui m’a conduit à analyser les mécanismes de l’information, de la manipulation et du pouvoir symbolique. Mon engagement est clair : défendre la vérité, outiller les citoyens, et sécuriser les espaces numériques. Spécialiste en analyse des médias, en enquêtes sensibles et en cybersécurité, je mets mes compétences au service de projets éducatifs et sociaux, via l’association Artia13. On me décrit comme quelqu’un de méthodique, engagé, intuitif et lucide. Je crois profondément qu’une société informée est une société plus libre.

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