De Goma à Pretoria, la débâcle de l’armée sud-africaine (SANDF)
Si l’on en croit les nombreux sujets parus sur le site defenceWeb, les armées sud-africaines (SANDF) multiplient les déboires. La récente déroute sud-africaine au Nord-Kivu (RDC) en témoigne. Tout comme en témoignent les aveux de la ministre de la Défense, Angie Motshekga, qui a admis que la SANDF était confrontée à de graves contraintes financières, affectant particulièrement l’armée de l’air et l’Agence nationale de l’Armement Armscor. Ces contraintes budgétaires obligent la SANDF à réduire son objectif de recrutement annuel de 10 000 à 5 000 soldats.
Globalement, le financement de l’armée est en dégradation constante. Pour l’exercice 2023-24, le ministère de la Défense a reçu un budget de 51,1 milliards de rands, soit une baisse nette de 500 millions de rands par rapport à l’année précédente. Le budget 2025-26 est fixé à 58,52 milliards de rands, contre 55,94 milliards de rands en 2024-25. Cependant, si l’on tient compte de l’inflation (officiellement à 4,4 % en 2024), l’augmentation réelle est marginale, ce qui ne permet pas de combler les déficits de financement à long terme.

Ces constats amers sont partagés par de nombreux spécialistes militaires sud-africains et par la DA, la Democratic Alliance, le parti d’opposition qui a accepté de pactiser avec l’ANC et occupe donc actuellement plusieurs postes ministériels. Selon Chris Hattingh, le porte-parole de la DA sur les questions de Défense, « sans une nouvelle Revue de Défense, la SANDF va s’effondrer« . L’élu démocrate estime que « le Plan annuel de performance (PAP) 2025/26 du ministère de la Défense confirme ce qui est clair depuis longtemps : la Force de défense nationale sud-africaine (SANDF) est en grave déclin. Elle est paralysée par une politique obsolète, un leadership faible et une gestion financière défaillante. Malgré des promesses répétées, l’Afrique du Sud ne dispose toujours pas d’une politique de défense actualisée et financée. La Revue de la Défense (RD) de 2015, censée guider le renouvellement de la SANDF, n’a jamais été mise en œuvre. Elle symbolise aujourd’hui un échec institutionnel. Sans alternative, ce document obsolète demeure la seule référence pour nos forces de défense. »
Pour sa part, le Dr Joan Swart, du Referendum Party, a publié les 9 et 10juin, sur le site du Groupe de défense de l’indépendance du Cap (CIAG), un très lucide diagnostic en deux volets:
– Partie 1 : La SANDF en crise. Une force de défense à genoux. La SANDF est confrontée à une crise qui met en péril la sécurité de la nation et sa position dans le monde.
– Partie 2 : Reconstruire la SANDF. Pourquoi l’Afrique du Sud a besoin d’une force de défense forte et comment y parvenir. L’Afrique du Sud a besoin d’une SANDF solide pour protéger le commerce, la souveraineté et la stabilité régionale, c’est pourquoi une réforme est essentielle.
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