Dans sa guerre contre l’Iran, «Israël fait montre d’une myopie stratégique»
La campagne aérienne israélienne, menée depuis la nuit du 13 juin contre l’Iran, montre une inadéquation entre les gains tactiques et l’objectif stratégique affiché, explique Guillaume Lasconjarias, historien militaire, professeur associé à Sorbonne Université.
Quel était l’objectif stratégique d’Israël à son entrée en guerre ?
Il était clairement défini : empêcher l’Iran de détruire l’Etat hébreu avec une bombe nucléaire. Pour lancer une bombe atomique, il faut de la matière fissile, des missiles (souvent balistiques) pour porter la bombe nucléaire, des rampes de lancement pour lancer les projectiles (parfois mobiles et sur camions), un programme intellectuel et un commandement militaire. Les premiers jours, les opérations aériennes israéliennes ont donc porté essentiellement sur ces cinq grands blocs tactiques, en frappant les centrifugeuses, c’est-à-dire les sites d’enrichissement de l’uranium, la défense sol-air pour se garantir la liberté d’action au-dessus du pays, les sites de missiles balistiques, le corps des Gardiens de la révolution et les scien
Auteur : Laurence Defranoux
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