Commémoration de la Libération de Lorient, « c’est une blessure ouverte »

Des milliers de personnes ont participé aux cérémonies pour fêter la libération de Lorient le 10 mai 1945. La ville du Morbihan était restée occupée par l’armée allemande jusqu’à cette date. Des mois de souffrances supplémentaires dont ont voulu se souvenir les visiteurs. Pour ne pas oublier les sacrifices de ceux qui ont combattu pour notre liberté.

Un petit air de jazz swingue sur le port de Lorient. Quelques silhouettes féminines se déhanchent entre les Jeeps américaines. Une façon de se souvenir de cette drôle de journée du 10 mai 1945.

Alors que la Bretagne était libérée en août 1944, les troupes allemandes du Finistère et du Morbihan s’étaient regroupées et retranchées à Lorient. 25 000 soldats germaniques tenaient la ville et ses alentours.

Des milliers de civils sont prisonniers dans la poche de Lorient.

« Mes parents habitaient Lanester. Un jour, une bombe est tombée sur la maison. Maman a perdu sa jambe témoigne une dame. Après, ils sont partis plus loin dans le Morbihan. Ils ont vécu de drôles de choses. »

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Sa petite fille réécoute l’histoire qu’elle connaissait et pense à tous les sacrifices qui ont été faits pour la France. « C’est normal qu’on soit là aujourd’hui, dit-elle. La guerre, c’est une blessure ouverte et on est encore en train de se battre aujourd’hui. »

Jeunes et moins jeunes passent de longues minutes devant les panneaux d’explication qui retracent l’histoire des combats dans le Morbihan. « Nous souhaitions commémorer la fin de la guerre« , indique une visiteuse.

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Tous sont avides de comprendre les conditions de vie dans la poche, les relations entre occupants et occupés. Les faits ont 80 ans, mais ils se sentent concernés.

« Mon pépé, il a fait la guerre et il a survécu », explique un jeune garçon. « Ma grand-mère m’expliquait qu’elle avait été obligée de fuir Lorient, poursuit sa maman. La famille a été touchée ! »

Ils savent que la vie dans la poche était rude, il y avait les privations, les souffrances, les gens qui partaient. « C’était une période tragique« .

Au fil des cérémonies et des témoignages, les Lorientais découvrent aussi les petites histoires au milieu de la Grande Histoire. Une dame de Guidel raconte que « quand les alliés sont arrivés, la première personne qui s’est adressée à elle lui a parlé en breton. Il était originaire de Gourin ! »

Le temps d’une journée, les promeneurs se replongent dans cette histoire douloureuse et tentent d’en tirer les leçons. « Je trouve cela dommage d’oublier cette partie de l’histoire. Cela nous permettra peut-être d’éviter de faire le genre d’erreurs qui ont été commises… »

(Avec Hélène Pedech)