Depuis le 24 février 2022 et le retour de la guerre en Europe, la résistance de la société et de l’État ukrainien a forcé l’admiration, notamment par ses capacités à mobiliser sa population et sa société. Ces interrogations se résument souvent à une simple donnée : des hommes, des matériels, des équipements, rapidement et en masse, pour répondre aux défis de la haute intensité et d’un conflit exigeant des ressources comptées.
Le terme de mobilisation renvoie à un imaginaire, celui des affiches appelant les hommes à rejoindre leurs unités, au temps de la conscription généralisée, et dans un contexte très différent. Il renvoie aussi à la façon dont les sociétés se sont organisées, remodelées, et transformées, afin de pallier aux pénuries, aux décès, aux changements du monde du travail.
Le conflit d’Ukraine nous invite naturellement à reprendre et à remettre en perspective ce qui unissait autrefois, la préparation des masses au travers de la conscription, le renouvellement des combattants, jusqu’à ce qu’une plus grande sensibilité politique et le temps des guerres expéditionnaires écartent cet enjeu.
Mobilisant historiens, sociologues, politistes, praticiens et témoins, ce colloque se veut d’abord une réflexion sur ce que pourrait être une mobilisation au sens du 21e siècle, utilisant moins les masses que les compétences.
Auteur : tanguy.morel@ihedn.fr
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