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« Cela ne doit être toléré sous aucun prétexte » : Vladimir Poutine craint à son tour que la Russie n’entre en récession, le budget alloué à l’armée remis en cause

Depuis quelques jours, les rumeurs d’une récession économique planaient sur la Russie. Ce vendredi 20 juin, le président russe a partagé ses inquiétudes.

Lors d’un forum économique à Saint-Petersbourg (Russie), le dirigeant russe Vladimir Poutine a reconnu les risques d’une « stagnation » voire « d’une récession », de la Russie, alors qu’il vantait la croissance russe il y a encore quelques semaines.

« Certains spécialistes et experts soulignent les risques de stagnation, voire de récession. Cela ne doit être toléré sous aucun prétexte« , a réagi Vladimir Poutine lors de son discours ce vendredi.

« Nous sommes déjà au bord de la récession »

C’est son ministre de l’Économie, Maxim Rechetnikov qui avait lancé l’alerte, jeudi. « À en juger par le climat des affaires actuel, nous sommes déjà au bord de la récession », avait-il déclaré lors de ce même forum, avait rapporté l’agence de presse russe Interfax.

Pourtant, le PIB russe avait pourtant bien résisté depuis le début de l’invasion de la Russie en Ukraine avec + 4,1 % de croissance en 2024.

En revanche, la croissance russe a atteint son plus bas niveau depuis mars 2023 avec 0,8 % en février dernier. Malgré ces chiffres en berne, le ministère de l’Économie prévoit toujours une croissance de 2,5 % en 2025. Mais pour sauver son économie, Moscou a tout intérêt à réaliser de sérieuses coupes au niveau des fonds alloués au complexe militaro-industriel qui ne permet plus de stimuler l’économie de son pays.

40 % des dépenses budgétaires allouées à la défense

En effet, le budget fédéral alloue 8 % du PIB à la défense et à la sécurité nationale, soit 200 000 milliards de dollars et plus grossièrement 40 % de l’ensemble des dépenses budgétaires, explique Marlène Laruelle dans une note publiée par l’Institut français des relations internationales (Ifri).

Le fonds souverain siphonné pour financer l’armée

Et la flambée des prix ajoute son grain de sel à l’économie russe, déjà chancelante. Sur un an, en juin, l’inflation a bondi à 9,8 %. Autre pépin : une partie des dépenses militaires ont été financées en siphonnant le fonds souverain qui ne comptait « que » 56 milliards de dollars de réserves l’année dernière, moitié moins que les 113 milliards de dollars sur lesquelles la Russie pouvait compter avant la guerre, souligne la spécialiste.

La Russie contrainte de réduire ses taux d’intérêt

Pour la première fois depuis 2022, la Russie a dû réduire ses taux d’intérêt, de 21 à 20 % alors que les entreprises se plaignent depuis des mois des coûts d’emprunt élevés, malgré les recommandations d’Alexandre Vedyakhine, le premier directeur général adjoint de la plus grande banque russe, Sberbank, d’abaisser ces derniers entre 12 et 14 %, pour éviter « tout risque de refroidissement excessif de l’économie ».

« Les indicateurs sont dans le rouge »

Plus que jamais, la Russie dépend de l’effort de guerre et des « revenus tirés des énergies fossiles », note Adina Revol, ancienne porte-parole de la Commission européenne. « Une économie transformée en économie de guerre ne produit pas de vraies richesses. Les indicateurs sont dans le rouge », avait-elle déjà estimé devant les élèves de Sciences Po à Paris (Île-de-France), le 10 juin dernier.

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Cédric

Depuis 1998, je poursuis une introspection constante qui m’a conduit à analyser les mécanismes de l’information, de la manipulation et du pouvoir symbolique. Mon engagement est clair : défendre la vérité, outiller les citoyens, et sécuriser les espaces numériques. Spécialiste en analyse des médias, en enquêtes sensibles et en cybersécurité, je mets mes compétences au service de projets éducatifs et sociaux, via l’association Artia13. On me décrit comme quelqu’un de méthodique, engagé, intuitif et lucide. Je crois profondément qu’une société informée est une société plus libre.

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