Ce proche de Poutine parle de «vengeance» après l’attaque russe
L’ancien président de la Fédération de Russie, Dmitri Medvedev, a enchaîné les déclarations va-t-en-guerre à la suite de l’attaque-surprise de l’Ukraine sur l’aviation russe.Image: Keystone/Imago, montage watson
Après l’attaque-surprise de l’Ukraine sur des bases aériennes russes, Dmitri Medvedev, ancien président de la Russie, a exprimé sa colère sur les réseaux sociaux et a révélé les intentions de Moscou
04.06.2025, 05:3104.06.2025, 07:32
Bojan Stula / ch media
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A Moscou, deux jours après la frappe ukrainienne surprise contre la flotte de bombardiers russes, la colère et l’état d’alerte prévalent toujours. C’est ce que rapporte, mardi, le portail d’information américain Bloomberg, qui se réfère à des sources au sein du Kremlin.
Sur les canaux publics et les réseaux sociaux, les principaux propagandistes russes rivalisent d’idées de représailles, voire d’anéantissement nucléaire, après les frappes stratégiques exceptionnelles de l’opération «toile d’araignée» ukrainienne.
Dmitri Medvedev, un proche de Poutine et ancien président de la Fédération de Russie de 2008 à 2012, a lui aussi posté un message très révélateur sur Telegram:
«La vengeance est inévitable. Notre armée avance activement et continuera d’avancer. Tout ce qui doit exploser explosera. Et tous ceux qui doivent être anéantis disparaîtront.»
Jusque-là, on pouvait s’attendre à un tel discours de la part de l’un des principaux quérulents russes dans la guerre contre l’Ukraine. Mais la deuxième partie du message de Medvedev, qui porte sur les négociations qui ont eu lieu à Istanbul, est bien plus révélatrice:
«Les négociations d’Istanbul ne sont pas nécessaires, dans une paix faite de compromis, et basée sur des conditions irréalistes inventées par n’importe qui. Elles sont nécessaires pour notre victoire rapide, et la destruction complète du gouvernement néonazi (ukrainien). C’est le véritable but du mémorandum russe publié hier.»
Les négociations comme moyen de victoire
Medvedev confirme ainsi ce que d’éminents experts de la situation en Ukraine, comme le colonel autrichien Markus Reisner, disent depuis longtemps concernant la tactique de négociation russe. L’approche de la Russie, avec sa prétendue volonté de négocier, est totalement différente de celle de l’Occident. Moscou ne voit pas dans les efforts diplomatiques une voie vers la paix, mais seulement un appui supplémentaire pour remporter une victoire militaire totale sur l’Ukraine.
Il ne faut pas oublier que Dmitri Medvedev est non seulement l’un des plus proches confidents de Poutine depuis des décennies, mais qu’il occupe toujours une fonction officielle en tant que chef adjoint du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie.
Le négociateur ukrainien à Istanbul, le ministre de la Défense Roustem Oumierov, a accusé la Russie de jouer la montre. Après la courte série de discussions de lundi, il a écrit sur Facebook:
«La Russie rejette même l’idée d’arrêter les tueries»
Les revendications de la Russie restent inflexibles
Les médias russes ont pour leur part publié dans la foulée le mémorandum mentionné par Dmitri Medvedev.
Moscou n’y fait que répéter les conditions préalables déjà connues pour un cessez-le-feu: le retrait complet des troupes ukrainiennes des régions de Lougansk, Donetsk, Zaporijjia et Kherson annexées par Moscou, et qui ne sont jusqu’à présent que partiellement contrôlées par les troupes russes.
L’autre variante exige la fin des combats le long du front actuel, la fin de la «mobilisation» de Kiev ainsi que l’arrêt des livraisons d’armes étrangères. L’Ukraine devrait en outre garantir l’arrêt des actes de sabotage en Russie et organiser de nouvelles élections dans un délai de 100 jours après la levée de la loi martiale actuellement en vigueur.
Traduit de l’allemand par Joel Espi
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Auteur : Bojan Stula / ch media
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