Appel du 18 juin. Le Conquet, dernier port avant Londres
Il y a 85 ans le Général de Gaulle lançait son appel du 18 juin. Un appel à s’engager et à continuer le combat contre l’ennemi nazi, pour la France. Si l’engagement des Sénans est connu et célébré depuis des décennies, il en est des méconnus. Au Conquet, dans le pays d’Iroise, une centaine d’hommes ont embarqué le 19 juin pour l’Angleterre. Une plaque de commémoration a été inauguré
Au lendemain de l’appel du Général de Gaulle, le 19 juin 1940, sur le quai du Conquet une centaine d’homme et une femme prennent mer pour Londres.
Un départ resté dans l’ombre de celui de celui de l’Île de Sein, qui s’est vu attribuée la croix de l’ordre de la Libération, créée par de Gaulle, en novembre 1940.
Au Conquet, les départs sont restés plus confidentiels dans les mémoires. Le port finistérien était pourtant le dernier avant la capitale britannique.
C’est un moment apocalyptique dans un Brest où les administrations ont cessé de fonctionné, où les gens sont à moitié ivres, où on chante autant l’internationale que la Marseillaise.
Gildas PriolHistorien et membre de l’Association du Souvenir français
Ces départs adviennent dans une ambiance de flou total après l’annonce d’un armistice avec le troisième Reich.
« Ces départs ont lieu alors que les Allemands rentrent en Bretagne à toute berzingue pour faire main basse sur la flotte de la Marine nationale, explique Gildas Priol, historien et membre de l’Association du Souvenir français. Elle quitte le 18 juin 1940 et parvient à leur échapper. Les Allemands n’arriveront que le 19 au soir à Brest. C’est un moment apocalyptique dans un Brest où les administrations ont cessé de fonctionné, où les gens sont à moitié ivres, où on chante autant l’internationale que la Marseillaise.«
Mon père et sa mère ont refusé l’Armistice. Ma grand-mère a poussé son fil unique à partir.
Catherine Quelen-TomasiFille d’André Quelen, compagnon de la Libération
Sur les bateaux, des jeunes. cultivateurs, ouvriers de l’Arsenal ou futurs militaires, étudiants de la prépa navale ou de Saint-Cyr. La plupart sont âgés de 19 ans. Comme André Quelen, engagé dans l’Armée de Terre après son passage à Londres.
Le 19 juin 1940, André Quelen a quitté le port du Conquet pour rejoindre le Général de Gaulle à Londres
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© André Quelen
« Mon père était le fils unique d’un couple d’instituteurs à Saint-Pierre Quilbignon, relate Catherine Quelen-Tomasi. Mon grand-père était lieutenant à Saint-Brieuc et a été pris par les Allemand. Mon père et sa mère ont refusé l’Armistice. Ma grand-mère a poussé son fil unique à partir. Il a ensuite fait les campagnes d’Afrique, campagne d’Italie, il a débarqué en Provence, est remonté vers Lyon pour combattre dans l’est de la France. A la Libération de la poche de Colmar il a été blessé. C’était une bataille terrible.«
En souvenir de son père, Catherine Quelen-Tomasi a enquêter pendant près de deux ans pour retrouver les noms de ceux qui ont pris la mer au Conquet. Elle en a recensé une centaine grâce à des carnets personnels d’anciens combattants confié par des familles et de nombreuses rencontres.
Le Finistère est, après l’Île-de-France, le département qui compte le plus d’hommes distingués comme Compagnons de la Libération. Une mémoire importante qui sera honorée au travers d’une plaque commémorative dévoilée ce jeudi 19 juin, 85 ans après le départ de ces combattants des Forces françaises libres.
Pour prolonger ce travail de mémoire, deux expositions et des conférences sont proposées au public. Catherine Quelen-Tomasi, elle, va continuer d’enquêter pour retrouver d’autres Finistériens qui ont rejoint le Général de Gaulle. A Lampaul, ils seraient plus de 80.
Auteur : Manon Le Charpentier
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